Vingt-sept jours, pas un de plus : c’est le temps qu’aura tenu Sébastien Lecornu à Matignon. Un record de brièveté qui laisse à peine le temps de repérer la salle du conseil des ministres. Mais qu’importe, en France, ces jours-ci, le pouvoir est aussi stable qu’un parasol à Saint-Malo un jour de tempête.
Depuis la dissolution de l’Assemblée en juin 2024, décidée par Macron, c’est l’art du funambulisme politique qui domine. Trois blocs ennemis, aucun vainqueur, tout le monde joue au chef, mais personne ne veut faire la vaisselle. Chaque tentative de gouvernement finit comme une réunion de copropriétaires un soir de pluie.
M. Lecornu, pourtant fin négociateur, a préféré partir avant que les meubles ne commencent à voler. Il évoque des « appétits partisans ». Les Français, eux, oscillent entre lassitude, colère et envie de changer de chaîne. Macron, lui, n’a plus que trois options, toutes piégées.
Chez nous, on dit : « Quand même le griot commence à parler doucement, c’est que le tam-tam annonce quelque chose ». À Paris, le tam-tam résonne. Faudrait peut-être tendre l’oreille, en attendant les « ultimes négociations ».