Le président de l’Assemblée nationale, El Malick Ndiaye, a annoncé l’augmentation du nombre d’assistants parlementaires qui vont passer de 15 à 30. Cette mesure vise à renforcer leur rôle de soutien et d’accompagnement des députés dans l’exercice de contrôle du gouvernement.
Lors de l’ouverture du séminaire d’imprégnation et de mise à niveau des députés membres du Comité d’évaluation des politiques publiques, qui s’est tenu le 28 février dernier, le président de l’Assemblée nationale, El Malick Ndiaye, avait annoncé l’augmentation du nombre d’assistants parlementaires qui devrait passer de 15 à 30. Ainsi, deux assistants parlementaires sont prévus par commission permanente et quatre pour la Commission des finances. Cette décision pose avec pertinence la question de leur rôle et de leur place au sein des commissions techniques de l’Assemblée nationale.
Interrogé par « Le Soleil », Alioune Souaré, ancien député et spécialiste du droit parlementaire, renseigne que la fonction des assistants parlementaires est encadrée par les dispositions de l’article 50 du Règlement intérieur de l’Assemblée nationale qui stipule : « L’Assemblée nationale peut recruter des assistants parlementaires pour le service des députés.
Leur mission consiste à fournir une expertise technique à toutes les commissions qui en ont besoin ainsi qu’aux parlementaires qui le désirent pour faire leur travail. Cela, en leur fournissant la documentation, l’information et le soutien nécessaires. Une instruction générale du bureau précise leurs conditions de recrutement et de travail et les domaines concernés ». Selon M. Souaré, les assistants parlementaires peuvent aussi aider un député dans l’élaboration de propositions de loi, préparer une intervention ou rédiger le rapport des commissions techniques. Dans le cadre budgétaire, le député membre de la Commission des finances peut aussi faire appel à l’assistance parlementaire pour l’aider à comprendre et analyser un budget. Poursuivant, notre interlocuteur exhorte les autorités de l’Assemblée nationale à élargir le champ d’action des assistants parlementaires afin d’apporter un meilleur soutien aux députés.
« Beaucoup de députés qui participent aux Assemblées de la Cedeao, de la Francophonie et du Parlement panafricain ont besoin d’être accompagnés dans leurs missions. Ainsi, le Bureau de l’Assemblée nationale doit veiller à renforcer le dispositif des assistants parlementaires avec des profils dotés d’une expérience internationale pour mieux les aider dans leur travail de parlementaires », affirme-t-il. Statut des assistants parlementaires Concernant leur recrutement, El Malick Ndiaye a annoncé le lancement d’une procédure d’appels à candidatures et l’élaboration de fiches de poste pour chaque profil recherché, permettant ainsi de sélectionner les meilleurs experts dans chaque domaine. Même si le président de l’Assemblée nationale a donné des assurances concernant la formalisation du statut des assistants parlementaires au sein du Parlement, « la précarité guette toujours les assistants parlementaires », nous souffle Moundiaye Cissé, président de l’Ong 3D. Cette dernière, « en partenariat avec l’Usaid, a initié le projet d’insertion des 15 assistants parlementaires en 2017, lors de la 13e législature (2017-2022) dirigée par Moustapha Niasse. Après une période d’évaluation, ils ont été maintenus à l’Assemblée nationale sans qu’aucun statut légal ne leur soit accordé ; ce qui les met dans une situation de précarité financière », fait-il savoir. Poursuivant, M. Cissé exhorte les responsables de l’Assemblée nationale « à institutionnaliser la fonction d’assistant parlementaire ».
« Je pense qu’on doit les intégrer dans l’administration parlementaire pour leur garantir une certaine sécurité financière. La valorisation du rôle des assistants parlementaires permettra aussi d’assurer une meilleure asymétrie des compétences entre le pouvoir exécutif et l’Assemblée nationale », affirme-t-il.
Mamadou Makhfouse NGOM