Dans le cadre du 66e anniversaire de la révolution de Cuba et des 50 ans de relations diplomatiques entre les deux pays, l’ambassadeur de Cuba au Sénégal, Mme Maydolis Babara Sosa Hilton, qui a accordé un entretien au « Soleil », estime que la coopération bilatérale entre La Havane et Dakar est au beau fixe avec plusieurs domaines prioritaires dont la formation, l’enseignement supérieur et la culture.
Le Sénégal et Cuba ont célébré 50 ans d’établissement de leurs relations diplomatiques en 2024 au moment où ce pays des Caraïbes célèbre aussi le 66e anniversaire de la révolution castriste qui en a changé le visage (janvier 1959).
L’ambassadeur de Cuba au Sénégal, Mme Maydolis Babara Sosa Hilton, a confié au « Soleil » que « l’état des relations bilatérales entre Cuba et le Sénégal est satisfaisant si l’on considère que l’année 2024 marque 50 ans de relations diplomatiques ininterrompues ».
Selon la diplomate, les principaux axes de la coopération entre les deux pays se résument à 50 ans d’échanges culturels constants, de formation académique de jeunes sportifs qui sont aujourd’hui des personnalités du secteur entre autres.
« Bien qu’il n’y ait pas de flux commerciaux et d’échanges significatifs comme ceux qui caractérisent les relations bilatérales, aujourd’hui, il existe des liens historiques et culturels forts qui nous unissent. Cuba est l’une des principales destinations des ancêtres africains qui ont été amenés de force dans les Caraïbes. Le sang africain coule dans nos veines et nous en sommes fiers », souligne l’ambassadeur. Mme Maydolis Babara Sosa Hilton note aussi que divers accords de coopération ont été signés, notamment pour la mise en œuvre de projets concernant l’alphabétisation des différents secteurs de la société dans les langues locales, l’enseignement supérieur et l’innovation scientifique. Il existe aussi un potentiel à explorer dans les domaines du tourisme et du sport.
« Le plus important est que le Sénégal valorise l’intégration africaine et que Cuba est fière de ses racines africaines. La sauvegarde de l’héritage africain à Cuba fait partie de notre vie. Nous unissons également nos forces pour défendre la souveraineté nationale et lutter contre l’injustice, des positions que nous partageons dans l’arène multilatérale », a expliqué l’ambassadeur Maydolis Babara Sosa Hilton.
Cuba se sent africaine
Elle poursuit, mentionnant que le partage d’expériences en matière de santé, d’entretien et de protection de l’environnement, de festivals culturels et de centres sportifs de haut niveau, ainsi qu’une solide expérience dans le secteur du tourisme, hautement reconnue par les institutions internationales, sont tout à fait envisageables. Pour étayer son propos sur les bonnes relations bilatérales entre les deux pays, elle a rappelé les différentes visites des autorités sénégalaises à Cuba au cours des années 2024 et 2023. L’ambassadeur fait noter qu’en avril 2024, une délégation de l’École nationale des arts et métiers de la culture du Sénégal, composée de son directeur général Mamadou Diombera et de la directrice des études de ce centre, Madeleine Diouf, a effectué une visite officielle à La Havane. Ils ont pu visiter aussi les principales institutions de formation de spécialités artistiques et ont eu des entretiens avec les directeurs de tous les niveaux d’enseignement.
En 2024 aussi, le réalisateur et professeur sénégalais Christian Thiam a visité aussi la prestigieuse École internationale de cinéma et de télévision de San Antonio de los Baños, où il s’est entretenu avec ses directeurs, professeurs et étudiants dans un environnement créatif. Cuba est un pays qui subit un blocus économique de la part des États-Unis depuis « la crise des missiles » (les Américains ont soupçonné ce pays de vouloir accueillir des rampes de lancement de missiles de l’Urss en octobre 1962). L’ambassadeur a indiqué à propos de cette question : « malgré la politique hostile du blocus économique, commercial et financier que subit le peuple cubain, des projets sont créés et existent à Cuba, que nous partageons avec des nations sœurs dans le domaine de la formation professionnelle, par exemple ».
Pour la diplomate, des mots tels que « résistance créative, résilience, dignité, innovation, révolution, solidarité, équité, inclusion, courage, bravoure et surtout unité définissent ce que nous sommes aujourd’hui et notre capacité à faire face à plus de 60 ans de blocus imposé par les différentes administrations américaines ».
Oumar KANDE