Des cartouches d’encre qui coûtent entre 20 000 et 135 000 FCfa, pour un préjudice total de 80 millions de FCfa, ont été volées du dépôt de P. Marigot par son employé, B. M. Guèye. Ce dernier en a dérobé des centaines, bazardées à 3000 FCfa l’unité à D. Thiam qui les revendait, à son tour, à 5000 ou 7500 FCfa à M. A. Touré, lequel en obtenait 8000 ou 10 000 FCfa la pièce.
Plusieurs fois victime de vols de cartons de cartouches d’encre dans son dépôt, P. Marigot a fini par installer un dispositif de surveillance qui a permis de prendre le suspect la main dans le sac. Filmé en train de sortir nuitamment du dépôt avec des cartons, puis embarquant dans un taxi qui l’attendait, B. M. Guèye n’a eu d’autre choix que d’avouer les faits. Placé sous mandat de dépôt, le 24 octobre, il comparaissait devant la barre du tribunal des flagrants délits de Dakar pour vol commis la nuit avec usage de véhicule. Les deux commerçants, D. Thiam et M. A. Touré, établis au marché Tilène et qui ont acheté les cartouches à vil prix étaient à ses côtés pour recel. La partie civile a estimé son préjudice à 80 millions de FCfa, compte non tenu des trois camions de cartouches trouvés dans la boutique de Touré et évalués à 60 millions de FCfa. Saisis par la police, ils sont actuellement entre les mains des enquêteurs. Touré a soutenu les avoir régulièrement acquis auprès de A. Marigot, un neveu de la partie civile qui ne lui donnait pas de facture.
Face aux juges, Guèye s’est excusé pour son « erreur ». Les vols ont été commis sur une période d’un mois. Il était payé par tranches et ne se souvient pas du montant exact encaissé auprès de Thiam.
Ce dernier a reconnu avoir versé 1 075 000 FCfa à Guèye, s’il se fie aux transferts d’argent. Il revendait les cartouches à 5000 FCfa ou 7500 FCfa à Touré qui les écoulait à 8000 ou 10 000 FCfa. Il les aurait achetées pour une valeur de 1 600 000 FCfa et a précisé qu’une partie des cartouches trouvées dans son dépôt lui a été vendue par A. Marigot, neveu et employé de la partie civile. Après les déclarations des prévenus, Marigot a fait savoir qu’il a l’exclusivité de la vente de certaines cartouches au Sénégal. Elles coûtent entre 20 000 FCfa et 135 000 FCfa. Une somme de 4 186 000 FCfa lui a été rendue à la police.
Le conseil de la partie civile a réclamé 60 millions de FCfa et demandé au tribunal d’ordonner la restitution des cartouches saisies par la police. Le représentant du parquet a requis deux ans, dont un an ferme, contre Guèye et six mois ferme contre Thiam et Touré.
La partie civile a reconnu elle-même qu’il lui arrivait de ne pas délivrer de factures, ont fait remarquer les deux avocats de Touré. Quant au neveu de Marigot, il a déclaré que, depuis 2018, il vend des cartouches à Touré sans facture, mais notait tout dans un cahier. Sur le stock de 60 millions de FCfa entre les mains de la police, rien ne prouve, selon les avocats, que leur client l’a acquis illégalement. Quelqu’un, disent-ils, qui est en mesure de stocker des marchandises d’une valeur de 60 millions de FCfa ne doit pas être gardé en prison.
La partie civile n’a présenté aucun document qui prouve le préjudice avancé. La peine requise, estiment les avocats de la défense, est trop lourde. Le troisième conseil pense que les commerçants ont agi de bonne foi et a sollicité la clémence. D’ailleurs, avance-t-il, ils ont cessé d’acheter quand ils ont commencé à douter de l’origine de la marchandise. Le délibéré a été fixé au 4 novembre.
Hadja Diaw GAYE


