Nommé à la tête d’un ministère élargi, Déthié Fall hérite d’un portefeuille stratégique englobant routes, ponts, aéroports et ports. De l’autoroute Mbour-Fatick-Kaolack au second pont de Ziguinchor, en passant par l’autoroute Dakar-Tivaouane-Saint Louis et l’autoroute des Niayes, les chantiers sont nombreux et décisifs pour le désenclavement et le développement du pays.
RUFISQUE – Après avoir déjà intégré les infrastructures maritimes et portuaires à son portefeuille, Déthié Fall, le nouveau « super-ministre » des Infrastructures, s’est vu confier celles jusque-là pilotées par Yankhoba Diémé, en complément des Transports terrestres et aériens (Mitta). Désormais, la direction générale des infrastructures routières et du désenclavement, la direction des infrastructures aéroportuaires, l’Agence des travaux et de gestion des routes, le Fonds d’entretien routier autonome, le Laboratoire national de référence du Btp, le Centre de formation et de perfectionnement aux métiers du Btp ainsi que les divisions régionales des infrastructures passent sous la tutelle du nouveau ministre.
Les défis qui attendent Déthié Fall sont de taille. Parmi les priorités figure l’autoroute Mbour-Fatick-Kaolack, où il devra travailler en synergie avec le ministre chargé de la Coopération pour lever les blocages liés aux décaissements d’Eximbank. Autre dossier brûlant : l’autoroute des Niayes. « Le Premier ministre et moi-même, sommes rendus en Chine pour débloquer la situation financière. Les travaux, réalisés à hauteur de 92 %, devraient être livrés en décembre après plusieurs reports », expliquait l’ex-titulaire du portefeuille, le ministre Yankhoba Diémé, lors de la cérémonie de passation de service, le 16 septembre 2025. Le prolongement de la Vdn vers l’autoroute Dakar-Tivaouane-Saint-Louis constitue également un chantier prioritaire, à condition de mobiliser les financements nécessaires.
Le Président de la République accorde une importance particulière à la réalisation du second pont de Ziguinchor, inscrit dans le plan « Diomaye pour la Casamance ». Le projet, déjà attribué pour un coût de 114 milliards de Fcfa, inclut plus de 30 milliards de Fcfa pour le relookage urbain et les voiries de la capitale du Sud. Particularité du chantier : 40 % des travaux devront être confiés à une entreprise locale, conformément aux directives du Premier ministre. En parallèle, la finalisation du pont de Rosso reste un autre défi majeur.
Yankhoba Diémé a, toutefois, pointé les failles du Programme spécial de désenclavement. Sur un financement global de 491 milliards de Fcfa, près de 24 %, soit 112 milliards de Fcfa, sont absorbés par des frais. Tout en reconnaissant les efforts du Sénégal pour honorer ses engagements auprès des bailleurs, il s’est montré optimiste quant à la reprise effective des projets. Déthié Fall a promis d’imprimer « une nouvelle dynamique fondée sur l’efficacité, la transparence et un rythme de travail intensif, afin de livrer, dans les délais, les infrastructures attendues par les populations ».
Mohamed DIÈNE (Correspondant)