Face aux nombreux défis auxquels l’Afrique est confrontée, les solutions sont dans la refondation territoriale du développement, selon Moussa Bala Fofana, ministre de l’Urbanisme, des Collectivités territoriales et de l’Aménagement du territoire. Il l’a dit, hier à Dakar, lors de l’ouverture de la 6e édition du Forum international sur la démocratie participative en Afrique.
Depuis hier, Dakar est la capitale de la démocratie participative. Plusieurs sommités africaines et mondiales s’y sont donné rendez-vous, pour trois jours (du 4 au 6 novembre 2025) dans le cadre de la 6e édition du Forum international pour la démocratie participative en Afrique (Fidepa 6). Axée sur le thème : « De la résilience à la souveraineté, quel rôle pour les villes, les territoires et les acteurs », la rencontre de Dakar fait suite à celles de Maputo en 2023 et de Lomé en 2024. Lors de la cérémonie d’ouverture, le ministre de l’Urbanisme, des Collectivités territoriales et de l’Aménagement du territoire, Moussa Bala Fofana, a plaidé pour « une refondation territoriale » du développement. Pour lui, c’est le seul moyen de faire face aux défis actuels.
« Des millions de nos concitoyens vivent sans électricité, sans eau potable et sont confrontés à l’insécurité alimentaire. En Afrique, la croissance démographique, l’urbanisation rapide et les inégalités persistantes imposent une refondation territoriale du développement », a indiqué le ministre des Collectivités territoriales. M. Fofana d’ajouter que nos collectivités locales, nos villes et nos communautés constituent les premières réponses aux problèmes et surtout « les derniers foyers d’innovation démocratique ».
Pour le maire de Dakar, Abass Fall, ce forum vient à son heure, notamment dans un contexte post Covid-19 où les questions de souveraineté économiques, démocratiques sont de plus en plus agitées. « Ce contexte interpelle les dirigeants et acteurs de développement que nous sommes à repenser les modes de développement sur nos territoires », a dit l’édile de capitale sénégalaise.
Toujours selon lui, la démocratie participative est au cœur des préoccupations des hautes autorités. Il a profité de l’occasion pour réaffirmer l’engagement de Dakar à « une gouvernance inclusive, innovante et solidaire ». À cet effet, il a signalé que la municipalité a déjà choisi de donner corps à la citoyenneté en créant un service de dialogue citoyen, d’écoute et d’accueil aux usagers. Il s’y ajoute l’installation d’un observatoire citoyen.
28 trophées à remettre
Dans son intervention, Khadija Mahécor Diouf, maire de Golf Sud a indiqué que l’Afrique ne se résume pas à ses capitales ni à ses institutions. « L’Afrique réelle vit dans nos communes, nos villes et dans nos territoires », a-t-elle expliqué. En tant que co-présidente de l’Organisation internationale pour la démocratie participative, en charge des questions genre, le maire de Golf Sud souhaite la prise en compte des préoccupations des femmes. « La démocratie participative n’aura de sens que si elle intègre la voix des femmes et des jeunes », a-t-elle souligné. Pour sa part Bachir Kanouté, secrétaire général de l’Observatoire pour la démocratie participative en Afrique (Oidp Afrique), les questions de souveraineté figurent déjà dans l’Agenda 2050 du Sénégal ainsi que dans plusieurs programmes en faveur des pays africains. « L’Afrique est en train d’innover un peu partout pour trouver des solutions à ses propres problèmes », a-t-il mentionné.
Trente huit pays sont présents à ce forum de Dakar qui sera mis à profit pour faire des apprentissages mutuels entre les différentes collectivités locales. Il y aura des masterclass et le troisième et dernier jour est consacré à la remise des trophées de l’édition panafricaine du Prix d’excellence du leadership local (Pell 2025). Cette année, 28 trophées seront remis aux ministères, collectivités territoriales, universitaires, journalistes et jeunes innovateurs.
Maguette NDONG

