Le Premier ministre Ousmane Sonko a levé le voile sur les trois chantiers prioritaires qui structureront le financement du plan de redressement national. Ce qui est, selon lui, une feuille de route cruciale pour restaurer la souveraineté budgétaire du pays. Il s’agit d’un triptyque stratégique axé sur la discipline, la mobilisation interne et l’optimisation des ressources.
Le Premier Ministre Ousmane Sonko a articulé sa vision autour de trois piliers fondamentaux qui dessinent la voie vers une autonomie financière accrue. Le premier chantier concerne la maîtrise du train de vie de l’État. Cette mesure de rigueur budgétaire est conçue pour dégager des marges de manœuvre immédiates et rééquilibrer les comptes publics. Elle s’aligne parfaitement avec la volonté du Ministre Sarr d’améliorer la qualité et l’opportunité de la dépense publique, en éliminant les inefficacités.
Le deuxième chantier met l’accent sur la mobilisation des ressources domestiques. Cette initiative est cruciale pour réduire la dépendance du Sénégal aux financements extérieurs et renforcer sa souveraineté budgétaire, un objectif cher au ministre de l’Économie du Plan et de la Coopération qui insiste sur la capacité du pays à financer ses déficits sans recourir à l’austérité ou à des conditions drastiques. Il s’agit de bâtir une assise financière interne solide, capable de soutenir le développement national.
Enfin, le troisième chantier porte sur le financement endogène complémentaire pour l’optimisation de la dépense publique. Ce pilier va au-delà de la simple réduction des coûts pour se concentrer sur l’efficacité de l’investissement.
Les efforts en matière de planification stratégique, l’instauration de cadres de dépenses à moyen terme, d’indicateurs de performance, et l’élargissement du scoring matriciel des projets, mentionnés par Ousmane Sonko, sont des outils clés pour assurer que chaque franc dépensé génère un retour maximal. Cette approche rejoint la vision du ministre Abdourahmane Sarr qui voit l’instrument budgétaire comme un levier au service du secteur privé, des collectivités locales et des citoyens, visant à accélérer la croissance et la productivité, plutôt que de s’appuyer uniquement sur l’endettement.
Le Premier ministre n’a pas éludé la question du coût de cette transformation. Il a précisé que le Plan de Redressement serait 33% plus élevé que le scénario de base du DPBEP 2026-2028, une augmentation significative comparée aux 4% du PAP 2A par rapport au PAP 2.
Ce surcoût, jugé nécessaire, témoigne de l’ampleur des réformes envisagées et de la détermination du gouvernement à opérer une rupture avec les cycles d’endettement passés. Il s’agit d’un investissement stratégique pour une transformation systémique qui, selon le ministre du Plan, doit enfin inverser la tendance de la faible productivité de l’investissement.
Cheikh Tidiane NDIAYE