Le prix élevé de la confection et de l’impression des bulletins de vote pour les 41 listes pose avec pertinence la question de l’optimisation des dépenses liées à l’organisation du scrutin électoral. D’un coût de 11, 664 milliards de FCfa, l’impression des bulletins de vote relance le débat sur la nécessité du bulletin unique comme solution.
La démocratie n’a pas de prix, mais elle a un coût. Le prochain scrutin législatif du 17 novembre 2024 n’échappe pas à la règle. Selon des informations récoltées auprès de la Direction générale des élections (Dge), le coût de l’impression des bulletins de vote pour les prochaines législatives s’élève à 11 milliards 664,5 millions de FCfa. Cette enveloppe va servir à imprimer 348 millions de bulletins de vote et autres documents de propagande (affiches et professions de foi) au profit des 41 listes retenues pour ce scrutin. Toujours selon nos interlocuteurs à la Dge, chaque liste se voit doter de 8,5 millions de bulletins pour l’ensemble du territoire national et de la diaspora pour un coût unitaire de 284,5 millions de FCfa. Sans oublier le coût de l’acquisition et le transport de matériel lourd (isoloirs, urnes) qui devrait majorer le budget final du prochain scrutin législatif.
Ces chiffres sur le coût des bulletins ont relancé le débat sur la rationalisation des dépenses liées à l’organisation des différents scrutins dans notre pays. Dans cette optique, l’Administration, à travers des mesures comme la réduction du format du bulletin traditionnel, a tenté de répondre à cette problématique. Toutefois, le ministre de l’Intérieur, le général Jean-Baptiste Tine, à la suite d’une concertation avec les acteurs politiques et de la société civile, s’est heurté à l’hostilité d’une grande partie de la classe politique qui a souligné que beaucoup de candidats sont difficilement identifiables par une grande majorité d’électeurs. D’après eux, le format réduit du bulletin risque de créer une inégalité entre les candidats de grandes coalitions et les autres petites formations politiques. Ainsi, le format traditionnel des bulletins a été maintenu au grand dam de certains membres de la société civile qui réclament de meilleurs procédés d’optimisation de la dépense publique en matière d’élections.
Mamadou Makhfouse NGOM