La Commission électorale nationale autonome (CENA) a récemment publié son rapport sur les élections législatives de novembre dernier, dans lequel elle recommande plusieurs réformes pour renforcer le modèle démocratique du Sénégal. À la lumière de l’audit effectué sur ces élections, l’organe de supervision a pointé plusieurs lacunes et suggéré des pistes pour améliorer le processus électoral.
Rationaliser le nombre de partis politiques
L’un des principaux constats du rapport est la faible représentativité de nombreux partis et coalitions de partis ayant participé aux élections législatives. Sur les 41 listes présentées, seules deux ont obtenu plus de 10 % des suffrages exprimés, et cinq ont franchi la barre du 1 %. La CENA considère que le nombre élevé de partis politiques et de candidats nuit à l’expression politique efficace et au débat sur des enjeux clés tels que l’économie, la société et l’environnement. De plus, cette pléthore de candidatures engendre des coûts élevés pour l’État, notamment en raison du refus de nombreux candidats d’utiliser des bulletins de format réduit, ce qui a privé l’État d’une économie de 8 milliards de francs.
Pour répondre à cette situation, la CENA appelle à la rationalisation des partis politiques et des candidatures. Elle suggère que l’État et les parties prenantes se réunissent afin d’examiner les possibilités d’une organisation plus dynamique et moins coûteuse des élections, contribuant ainsi à une meilleure gestion des ressources publiques.
Dématérialisation du dépôt des candidatures
Dans le but d’améliorer l’efficacité et la transparence du processus électoral, la CENA propose également la dématérialisation du dépôt des dossiers de candidatures. Selon la commission, une plateforme sécurisée permettrait de simplifier le dépôt et l’examen des candidatures, tout en garantissant un meilleur suivi. Cette procédure éviterait certains dysfonctionnements observés dans les précédents scrutins, tels que des perturbations dans l’enregistrement des dossiers ou des délais de traitement non respectés.
En dématérialisant cette étape cruciale, la CENA estime que le processus serait plus fluide et transparent, tout en offrant davantage d’efficacité dans la gestion des candidatures.
C.G. DIOP