Le département de Saint-Louis, comme la plupart des localités du Sénégal, fait face à des difficultés liées aux incohérences territoriales. Dans la commune de Gandon, les élus locaux dénoncent des limites entre les collectivités territoriales qui, selon eux, portent préjudice à leur localité.
Les limites entre les communes sont souvent source de divergences. Comme les autres collectivités territoriales du département de Saint-Louis, Gandon se dit parfois lésée. Pour Djibril Diagne, conseiller municipal et président de la Commission de relations extérieures, coopérations décentralisées et intercommunalités, la commune de Gandon est également victime d’incohérences dans le découpage. Les plus marquantes, poursuit-il, sont celles liées aux limites entre les collectivités. Elles créent parfois des problèmes entre les communes, surtout dans la gestion de certains projets de développement.
« Entre la commune de Gandon et celle de Fass Ngom, par exemple, il y a des problèmes de limites, qui impactent négativement la gestion du Plan d’occupation et d’affectation des sols (Poas). Quelquefois, il y a des empiétements entre les deux communes, et souvent c’est un problème », a expliqué Djibril Diagne. La même situation est observée entre Gandon et Diama dans le département de Dagana, mais aussi entre Gandon, Ndièbène Gandiol et Saint-Louis, selon l’élu local. « À l’hydrobase particulièrement, il y a des problèmes de limites entre la commune de Gandon et Ndièbène Gandiol. Dans cette zone, il y a beaucoup de chaînes d’hôtels. Quelquefois, il y a des contestations sur le ressort territorial d’implantation de ces établissements hôteliers. Il y a un flou à ce niveau-là », a ajouté M. Diagne.
L’exploitation du gaz à Saint-Louis a accentué ces problèmes entre collectivités territoriales de la localité. Certaines, comme Gandon, demandent à bénéficier, tout comme Saint-Louis, de la Responsabilité sociétale d’entreprise (Rse) des structures comme Kosmos Energy et Bp chargées de l’exploitation de la plateforme. Djibril Diagne trouve légitime que Gandon puisse profiter de cette Rse actuellement versée à la commune de Saint-Louis, puisque la plateforme est assise sur une bonne partie du territoire communal de Gandon. La construction d’infrastructures sanitaires et le domaine du transport sont également source de polémiques.
Les autres communes veulent également disposer d’infrastructures au même titre que Saint-Louis. Elles dénoncent, par exemple, que le site devant abriter l’hôpital de niveau 4, soit par décret présidentiel, rattaché à la commune de Saint-Louis, alors qu’il se trouve à l’entrée de la commune de Ndièbène Gandiol. « Il y a déjà un hôpital régional implanté à Saint-Louis, en plus d’un autre, et un centre de santé. Le tout dans la commune de Saint-Louis, alors que dans les autres collectivités territoriales, il n’y a que des postes de santé, qui ne le sont que de nom, qui manquent d’équipements et d’infrastructures qui pourraient faire un bon plateau technique », dénonce M. Diagne.
Les habitants des autres communes du département de Saint-Louis dénoncent aussi le fait que la majorité des programmes de l’Etat comme Promovilles, Pacasen ne soient destinés qu’à la commune de Saint-Louis. Ces derniers relèvent un traitement « inéquitable ». Une « injustice » plus ressentie par les communautés rurales devenues communes avec l’Acte 3 de la décentralisation. Pour l’élu local de Gandon, ces incohérences peuvent être cependant corrigées avec l’intercommunalité qui regroupe les collectivités territoriales du département à savoir Saint-Louis, Gandon, Ndièbène Gandiol, Mpal et Fass Ngom.
Jeanne SAGNA (Correspondante)