Sur les réformes institutionnelles, Bassirou Diomaye Faye a insisté sur le fait qu’il a toujours dit que les pouvoirs du Président sont exorbitants. Et il dit être d’accord sur le renforcement des pouvoirs du Premier ministre.
« Je préfère avoir un pool de décisions avec le renforcement des pouvoirs du Premier ministre. Je ne veux pas être un Président vers qui tout remonte. Je veux davantage être aidé, pour plus d’efficacité et d’efficience. Cela ne me dérange pas d’avoir un Premier ministre renforcé. Je ne m’efface pas, c’est que je ne veux pas trop embrasser », a soutenu le chef de l’État. Et de renchérir qu’il souhaite avoir des « directeurs généraux et des ministres forts » et un « Premier ministre super fort ». Dans cette dynamique, il a été interpellé sur le poste de vice-président. Là, Bassirou Diomaye Faye a annoncé que les discussions du dialogue permettront de savoir le format qui sera utilisé pour mettre en œuvre ces réformes.
Le Président poursuit qu’il y a une série de réformes à faire et la Commission des réformes des institutions issues des Assises nationales avait même proposé d’équilibrer les pouvoirs en 2016. « On réfléchit sur la répartition des pouvoirs au sein de l’exécutif. On travaille sur cela. Et le moment venu, on va réfléchir sur comment tout mettre en œuvre. Il y a aussi la recommandation de la Cnri sur la mise en place d’une Cour constitutionnelle. On migre sur une nouvelle organisation institutionnelle », a-t-il déclaré. Et de poursuivre : « On a la majorité à l’Assemblée nationale, mais j’ai décidé de discuter. On ne m’a pas parlé de changement de régime. Je ne change pas de régime, je suis dans la concrétisation des recommandations des Assises et de la Commission de réformes des institutions », a assuré le Président.
Pour preuve qu’il est essentiel de discuter entre acteurs pour trouver des consensus, Bassirou Diomaye Faye a affirmé qu’on devait faire une économie de sept milliards de FCfa, lors des dernières élections législatives du 17 novembre 2024, avec le bulletin unique. Il dit regretter que l’on n’ait pas pu le faire à cause d’un manque de consensus. Finalement, une pléthore de listes fut imprimée. «J’avais même saisi le Conseil constitutionnel pour voir si on pouvait utiliser le bulletin unique, mais ils m’ont dit que la loi ne me le permettait pas », a rappelé le chef de l’État, insistant sur la nécessité d’aller vers des consensus fort issus d’un dialogue.
Oumar KANDÉ