Ancien procureur spécial de la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei) et député de la 15e législature, Alioune Ndao dément les propos de ses collègues Me Aïssata Tall Sall et Abdou Mbow concernant la procédure de levée de l’immunité parlementaire du député Mouhamed Ngom, dit Farba.
Défenseure de Farba Ngom, Me Aïssata Tall Sall a dénoncé « un abus de pouvoir », estimant que « la loi a été violée de manière flagrante ».
Allant plus loin, son collègue député de Takku Wallu a déclaré que l’Assemblée nationale « a exécuté une commande politique ».
Des accusations réfutées par le député et ancien Procureur de la CREI Alioune Ndao.
« Les honorables Aïssata Tall Sall et Abdou Mbow n’ont pas dit la vérité. Ils ont cité le cas d’Ousmane Sonko comme exemple, en affirmant qu’ils avaient présenté des documents. Je rappelle que, lorsque j’étais procureur spécial de la CREI, j’avais adressé une lettre à Moustapha Niass pour demander la levée de l’immunité parlementaire des députés Oumar Sarr, Abdoulaye Baldé et Ousmane Ngom. Je n’avais envoyé aucune pièce de fond, hormis la demande. L’Assemblée nationale avait levé l’immunité parlementaire des trois députés », précise-t-il.
Poursuivant son argumentaire, Alioune Ndao indique que l’article 52 du règlement intérieur ne prévoit pas l’obligation d’envoyer des pièces justificatives dans le cadre de la procédure de levée de l’immunité parlementaire d’un député : « Ce que je peux ajouter, c’est qu’ils disent que l’article 52 prévoit la présence des dossiers. Je dois préciser que cet article ne prévoit pas cela. »
L’ancien procureur soutient que « Me Aïssata Tall Sall et Abdou Mbow manipulent l’opinion pour altérer la procédure. » Il tient ainsi à rassurer l’opinion publique, affirmant que toutes les étapes de la procédure ont été respectées : « Ce que je peux dire aux Sénégalais, c’est que, depuis le début de cette procédure, nous n’avons jamais bafoué ni la Constitution, ni le règlement intérieur. »
Alioune Ndao a conclu en réitérant la vigilance des députés en cas de violation des textes en vigueur : « Si le président de l’Assemblée nationale avait violé ce règlement, nous, députés, l’aurions rappelé à l’ordre. »
Cheikh Gora DIOP et Oumar NDONGO (Vidéos)