« Macky Sall a mis en place un système global de tricherie. Tout était faux sous Macky Sall : les chiffres, les bilans, les discours. Ce qui était vrai, c’est qu’il s’appelait Macky Sall et qu’il était président».
Par ces termes, Waly Diouf Bodiang, directeur général du Port autonome de Dakar (Pad) et membre du Pastef, a vivement attaqué l’ancien chef de l’État, en réaction à la sortie des avocats de Macky Sall dans l’affaire dite de la « dette cachée ».
Face à la presse, ce vendredi, le responsable du PAD a dénoncé une « manœuvre politique » de diversion de la part de l’ancien régime. Selon lui, « le recours à des avocats étrangers traduit une volonté de détourner le débat, alors que le véritable enjeu demeure la transparence et la reddition des comptes ».
Ironisant sur cette stratégie, il a ajouté : « Des centaines de Sénégalais, dont moi, ont des avocats. Permettre à quelqu’un d’envoyer des avocats après tout ce qu’il a fait, c’est déjà un privilège dans ce pays. Cela montre que nous restons un État de droit. »
Waly Diouf Bodiang a par ailleurs critiqué Me Pierre-Olivier Sur, avocat français venu à Dakar pour défendre l’ancien président, jugeant ses propos « insultants » envers la justice sénégalaise. « Nous comprenons mieux votre langue et le droit que vous-même », a-t-il lancé, estimant que parler de « procès stalinien » frôle « l’incident diplomatique ».
Selon lui, le recours à des avocats internationaux n’a « aucun sens » à ce stade, car « on n’est pas encore dans un combat judiciaire ». Il a estimé que « ce n’est pas un avocat qu’il fallait aller chercher, mais des spécialistes du droit budgétaire et des financiers pour expliquer les mécanismes de la dette ».
Le membre du Pastef a réaffirmé que le nouveau gouvernement s’est engagé dans une politique de vérité budgétaire, rappelant que le Sénégal consacre près de 16 milliards de francs CFA chaque mois au remboursement du service de la dette, « preuve de l’ampleur du fardeau laissé par l’ancien régime ».
En conclusion, Waly Diouf Bodiang a assuré que la vérité éclatera. « On aura Macky Sall sans viser. Nous n’avons pas besoin de créer une dette de 4 000 milliards pour l’obtenir. Il devra simplement répondre de ses actes », a-t-il assuré.
S.G


