La société civile membre du groupe multipartite (Gmp) de l’Initiative pour la transparence dans les Industries extractives (Itie) Sénégal a publié ce lundi 30 juin 2025 une note de position suite au rapport de Civivus Monitor de mars 2024, qui a classé le Sénégal parmi les pays « réprimés » en matière de libertés civiques.
Dans ce document, les acteurs engagés dans le processus de l’Itie tiennent à clarifier leur situation face à un contexte marqué par des tensions politiques, le report de la présidentielle initialement prévue en février 2024, ainsi que des manifestations réprimées et des atteintes aux libertés fondamentales.
Ils rappellent que « aucun d’entre eux n’a été victime d’arrestation, d’intimidation ou de restriction en lien avec ses activités dans le cadre de la gouvernance des ressources naturelles (mines, pétrole, gaz) ». Cependant, ils reconnaissent que le climat national tendu a eu des effets indirects, notamment par la suspension temporaire de l’accès à Internet ou le report de certaines réunions en présentiel.
Les membres précisent également que, en tant que citoyens, certains ont pu participer à des mobilisations et à des débats publics, mais ces actions restent à titre personnel et n’engagent pas leur mandat dans le cadre de l’ITIE. Leur rôle reste axé sur la promotion de la transparence, la responsabilisation dans le secteur extractif, la défense des droits des communautés impactées, et la participation au dialogue tripartite avec l’État et les entreprises.
Toutefois, ils insistent sur le fait qu’ « toute restriction à la liberté d’expression, d’association ou d’accès à l’information nuit à la transparence et à une gouvernance efficace des ressources naturelles ».
La note formule plusieurs recommandations : d’abord, demander à CIVICUS Monitor de « mieux contextualiser » ses rapports, en précisant que les membres de la société civile impliqués dans l’ITIE n’ont pas été directement visés par les répressions, tout en prenant en compte l’impact indirect de la situation nationale.
Elle invite également le gouvernement sénégalais à « assurer un climat apaisé et sécurisé pour l’ensemble des acteurs citoyens », en évitant notamment les coupures d’internet ou la suspension des médias. La société civile est encouragée à « renforcer la vigilance collective » et à faire la distinction entre leurs engagements personnels et ceux liés à leur rôle dans les mécanismes de transparence.
Au Secrétariat international de l’ITIE, il est recommandé de continuer à veiller à la sécurité des membres de la société civile dans tous les pays, tout en insistant sur le fait que l’ITIE doit rester un espace à vocation sectorielle, non-politique.
Les acteurs de la société civile engagés dans l’ITIE Sénégal réaffirment leur attachement aux principes de l’État de droit et à un environnement propice à la participation citoyenne. « Jusqu’à présent, notre mandat sectoriel, axé sur la gouvernance des ressources naturelles, a pu être exercé librement, malgré les défis liés à la situation sécuritaire », soulignent-ils.