Le ministère britannique des Affaires étrangères, du Commonwealth et du Développement compte accompagner l’Institut Pasteur de Dakar (Ipd) à hauteur de 7,65 milliards de FCfa pour une durée de quatre ans. L’annonce a été faite hier par le nouvel administrateur général, Dr Ibrahima Socé Fall.
L’Institut Pasteur de Dakar (Ipd), en partenariat avec le Foreign, Commonwealth & Développements Office (Fcdo) du Royaume-Uni et le ministère de la Santé et de l’Action sociale du Sénégal, a procédé hier, au lancement d’un partenariat stratégique pour renforcer la détection précoce des épidémies et accélérer le développement de vaccins et de diagnostics en Afrique. Selon l’administrateur général de l’Ipd, le médecin-colonel Ibrahima Socé Fall, ce projet s’inscrit dans une dynamique continentale ambitieuse, en phase avec les objectifs de l’Union africaine (Ua) et du gouvernement du Sénégal pour une souveraineté pharmaceutique durable. « Concrètement, ce projet d’environ 7.65 milliards de FCfa s’articule autour de quatre axes majeurs : le développement d’un écosystème d’innovation en biotechnologie, intégrant l’intelligence artificielle, la génomique et la biosécurité ; le renforcement de la veille épidémiologique et de la riposte aux épidémies, avec la mise en place d’un observatoire régional « One Health » ; le soutien à la recherche clinique, notamment pour les diagnostics rapides et les vaccins contre les virus à haut risque et enfin, la transformation institutionnelle de l’Ipd pour en faire un leader mondial de la recherche et de l’innovation en santé publique », a dit M. Fall.
À l’en croire, le partenariat établi avec le ministère des Affaires étrangères, du Commonwealth et du Développement du Royaume-Uni incarne une vision partagée : celle d’une Afrique capable de produire, d’innover et de répondre efficacement aux menaces sanitaires. Le médecin-colonel Ibrahima Socé Fall a indiqué que ce partenariat est le fruit d’une confiance mutuelle, d’une vision partagée et d’un engagement commun envers les populations que nous servons. Ce partenariat dira-t-il, « envoie un message fort : l’Afrique est un acteur scientifique, stratégique et solidaire ».
En phase avec la «Vision Sénégal 2050»
Aussi, a-t-il invité à consolider le rôle de l’Institut Pasteur de Dakar (Ipd) comme centre d’excellence en biotechnologie et en santé publique, capable de générer des données probantes, de développer des solutions innovantes, et de contribuer activement à la sécurité sanitaire régionale et mondiale. Prenant la parole, le ministre de la Santé et de l’Action sociale, Dr Ibrahima Sy a laissé entendre que ce projet incarne une ambition commune : celle d’une Afrique capable de concevoir ses propres solutions face aux défis sanitaires, de produire localement ses médicaments et vaccins, et de contribuer activement à la sécurité sanitaire mondiale. « Il s’inscrit pleinement dans la vision du Sénégal de produire 50 % des médicaments consommés dans le pays d’ici 2050. Il est également en parfaite cohérence avec l’ambition de l’Union africaine de fabriquer 60 % des vaccins utilisés sur le continent d’ici 2040 », a-t-il relevé. Mais au-delà des chiffres, confie le ministre, « ce partenariat est porteur d’un véritable changement de paradigme. Il nous permet de renforcer nos capacités de surveillance et de riposte, de recherche clinique, de formation, et d’innovation locale ». Il s’agit, d’après Dr Ibrahima Sy, « d’un levier puissant pour bâtir une souveraineté sanitaire africaine, fondée sur l’excellence scientifique, la coopération internationale et la solidarité ». Le ministre de la Santé et de l’Action sociale a ajouté que ce partenariat est un signal fort et de préciser que : « nous faisons le choix de l’anticipation, de la résilience et de la souveraineté sanitaire ».
Pour sa part, Lord Collins, ministre britannique pour l’Afrique, a fait savoir que ce partenariat est le plus grand investissement en développement du Royaume-Uni au Sénégal jusqu’à présent, car s’élevant jusqu’à 10 millions de livres sterling au cours des quatre prochaines années. « Ce partenariat avec l’Institut Pasteur de Dakar vise à résoudre des défis ensemble. Il facilitera l’accès à des vaccins et des diagnostics abordables et essentiels. Cela renforcera les systèmes de santé, sauvera des vies et soutiendra la croissance économique à long terme à travers le continent », a dit l’émissaire britannique. Il a révélé que leur collaboration repose sur quatre piliers pour réaliser cela : l’innovation, la surveillance régionale, la science (technologie) de pointe et la transformation institutionnelle.
Serigne Mansour Sy CISSE