La cérémonie de validation politique de la Stratégie nationale de développement des mécanismes d’adhésion systématique des travailleurs de l’économie informelle à l’assurance maladie universelle s’est tenue, hier, à Dakar. Cette initiative s’inscrit dans une dynamique d’inclusion sociale et d’équité, visant à étendre la protection sociale aux acteurs du secteur informel.
Le ministre de la Famille, de l’Action sociale et des Solidarités, Maïmouna Dièye, a présidé, hier, l’atelier de validation politique de la Stratégie nationale de développement des mécanismes d’adhésion systématique des travailleurs de l’économie informelle à l’assurance maladie universelle. Celle-ci a pour objectif principal de renforcer l’adhésion des travailleurs du secteur informel à l’assurance maladie universelle. Dans cette perspective, un plan d’adhésion des travailleurs de l’économie informelle au système de protection sociale a été élaboré. Selon Mme Dièye, la volonté des autorités est de bâtir « une société plus juste, plus inclusive et résiliente », à travers l’amélioration de la couverture sanitaire des catégories sociales défavorisées. Elle a souligné que la protection sociale repose sur un engagement fort de l’État à garantir à chaque citoyen un accès équitable à des soins de santé de qualité, indépendamment de sa situation professionnelle ou de ses revenus. « Le secteur privé national est essentiellement porté par l’économie informelle, qui constitue un levier fondamental dans la formation du Pib, à travers sa forte capacité de création de revenus et d’emplois dans plusieurs domaines », a-t-elle déclaré.
Or, selon le ministre, la prise en charge des travailleurs du secteur informel dans les dispositifs de protection sociale, notamment l’assurance maladie, est encore « quasiment inexistante ». Prenant la parole à cette occasion, Samir Daoud, représentante de l’Organisation internationale du travail (Oit), a rappelé que le rapport mondial 2024 de son institution sur la protection sociale révèle qu’en Afrique, seuls 19 % de la population bénéficient d’une prestation de protection sociale. Face à cette faible couverture, elle a insisté sur « l’urgence d’agir pour développer des systèmes de protection sociale robustes et inclusifs ». De son côté, Mody Guiro, secrétaire général de la Confédération nationale des travailleurs du Sénégal (Cnts), a indiqué que l’adhésion à l’assurance maladie vient répondre à une « revendication historique des travailleurs ». « Cela va bien au-delà d’un simple programme d’adhésion ; c’est une question de justice sociale et de dignité humaine », a-t-il déclaré.
Bada MBATHIE et Marie Bernadette SÈNE