Les enquêtes réalisées ces dernières années par le Cres et le Larnah/Ucad font état d’une forte hausse des maladies non transmissibles (hypertension, diabète ou encore cancer), liées à l’alimentation. « Donc, il est extrêmement important de réfléchir à ce que nous mangeons et à ce qu’il faut changer dans nos habitudes alimentaires », explique le Pr Abdoulaye Diagne, directeur exécutif du Cres. Ces dernières années, le Cres a réalisé plusieurs travaux dans ce sens.
On peut citer l’Enquête sur l’alimentation au Sénégal, publiée cette année. « Nous avons cherché à avoir une liste exhaustive de tous les aliments qui sont consommés au Sénégal par les ménages, à comprendre la composition nutritionnelle de ces aliments en recueillant 18 000 données », renseigne le Pr Diagne. Ces résultats ont permis d’élaborer une table de composition des aliments et un livre de recettes où figurent une centaine de plats consommés par les ménages sénégalais. « Nous avons cherché à améliorer ces plats sur le plan nutritionnel, de sorte qu’on puisse allier le patrimoine culinaire sénégalais aux normes nutritionnelles afin d’avoir une alimentation plus équilibrée », explique le Pr Diagne, insistant sur la nécessité de sensibiliser la population sur cette question.
L’étude du Cres révèle par ailleurs que les Sénégalais ont un régime alimentaire riche en énergie (céréales), mais pauvre en légumes, fruits et protéines. L’autre constat est une consommation excessive de sel, de sucre et de matières grasses. Les chercheurs établissent une corrélation directe entre cette malbouffe et la forte prévalence de maladies non transmissibles.