Le ministère de la Santé et de l’Action sociale, à travers le Programme national de lutte contre le paludisme (Pnlp), lance la 4e campagne de distribution de masse des Moustiquaires imprégnées d’insecticide (Milda). Durant 15 jours, plus de 6 millions de personnes seront touchées par cette campagne synchronisée initiée avec la Gambie.
Le Programme national de lutte contre le paludisme (Pnlp), en partenariat avec Plan Sénégal, organise une campagne de distribution de masse de Moustiquaires imprégnées d’insecticide dans 8 régions. Initiée en collaboration avec la Gambie, elle sera lancée, le 13 mai 2025, à Farafénie. Il s’agit d’une campagne synchronisée de distribution de moustiquaires d’insecticides. Pour le Sénégal, elle concerne 8 régions, dont 7, partageant la frontière avec la Gambie.
En prélude à cette activité, le Pnlp a organisé, hier, à Dakar, un atelier de partage d’information avec l’Association des journalistes en santé, populations et développement (Ajspd).
Lancée en 2016, puis en 2019, 2022 et 2025, la distribution de masse de moustiquaires permet d’atteindre l’objectif d’élimination du paludisme en 2030. « Pour cette raison, nous lançons la 4e édition de la campagne de distribution de masse de Moustiquaires imprégnés d’insecticide (Mii) dans 8 régions du Sénégal avec 4.190.100 unités à distribuer dans 33 districts sanitaires », a indiqué le Pr Aliou Thiongane, Coordonnateur du Programme national de lutte contre le paludisme (Pnlp).Avec les nouvelles technologies, cette campagne sera digitalisée avec 5.222 tablettes à distribuer aux acteurs sur le terrain. Ces derniers ont été choisis et formés pour faciliter la collecte des données. Cette campagne permettra d’octroyer des moustiquaires aux ménages et de réduire de manière drastique l’incidence du paludisme au Sénégal, notamment en diminuant la mortalité liée à cette maladie et en interrompant la chaîne de transmission. « Si nous pouvons amener au moins 80% de la population à dormir sous moustiquaires imprégnées d’insecticide, cela nous permettra de réduire la mortalité infantino-juvénile de 25% », a souligné le Pr Thiongane. Selon lui, « durant cette campagne de 15 jours, 11.468 acteurs, dont 9823 relais communautaires et 1645 superviseurs, seront mobilisés avec comme objectif de toucher 6.717.045 personnes dans les 33 districts sanitaires ciblés ; soit 35% de la population sénégalaise ». Il a informé que 1.646 sites ont été identifiés.
Le Sénégal s’est fixé comme priorité de quitter la zone rouge constituée des régions de Kaolack, Kaffrine, Tambacounda, Ziguinchor, Kolda, Sédhiou, Kédougou et Matam pour entrer dans celle dite verte ou de préélimination. « Dans la zone verte, nous avons un taux de prévalence inférieur à 1% de cas par paludisme. Pour ce qui concerne la zone intermédiaire, nous sommes à 5 à 15 cas pour 1.000 habitants et celle rouge à plus de 15 cas pour 1.000 habitants », a expliqué le coordonnateur du Pnlp.
Dans la région de Kédougou, la situation est très critique avec plus de 700 cas de paludisme, soit un taux de 70%. Malgré ces chiffres, il est encore possible d’éliminer le paludisme. « C’est possible, mais il nous faut des moyens. En 10 ans, nous sommes passés d’un taux de mortalité de 30 à 3%. Dans 5 ans donc, nous pouvons éliminer cette maladie », a affirmé le coordonnateur du Pnlp.
Marie Bernadette SENE