Le conflit en Amhara, région éthiopienne en proie à de violents affrontements depuis 2023 entre forces gouvernementales et milices, « affecte gravement » le système de santé, avec des pénuries de médicaments, a mis en garde mercredi Médecins sans frontières (MSF).
L’Amhara est la deuxième région la plus peuplée d’Éthiopie, avec plus de 23 millions d’habitants. En avril 2023, les Fano, milices populaires traditionnelles « d’autodéfense » de l’ethnie amhara, ont pris les armes contre le gouvernement d’Addis Abeba pour protester contre la volonté des autorités fédérales de les désarmer.
Malgré l’instauration d’un état d’urgence pendant presque un an, des affrontements ont toujours lieu. Les milices ont recours à des techniques de guérilla et à des enlèvements contre rançon.
« Le conflit persistant a gravement affecté le système de santé déjà fragile de la région », a affirmé MSF dans un communiqué, listant « l’insécurité, les restrictions de déplacement et le manque de transports abordables rendent de plus en plus difficile l’accès rapide et adéquat aux soins médicaux pour les patients atteints de maladies potentiellement mortelles », notamment la leishmaniose (également appelée kala-azar ou « fièvre noire »), transmise par un insecte proche du moustique.
Selon l’ONG, de nombreux établissements de santé à travers cette vaste région sont « confrontés à des pénuries de médicaments essentiels ».
En raison de l’insécurité, MSF a cessé les transferts en ambulance vers l’hôpital de Gondar, deuxième ville de la région, pour les patients dans un état critique, « ce qui a aggravé les difficultés rencontrées par les personnes nécessitant des soins urgents ».
L’Ethiopie, deuxième pays le plus peuplé du continent avec quelque 130 millions d’habitants, est confronté à des conflits armés dans les deux plus grandes régions, l’Amhara et l’Oromia.
Entre 2020 et 2022, une sanglante guerre a opposé les forces fédérales aux rebelles de la région septentrionale du Tigré, faisant au moins 600.000 morts.
AFP