Du 10 au 11 novembre 2025, le centre hospitalier national Cheikh Ahmadoul Khadim de Touba a réalisé sa sixième campagne de traitement endovasculaire pour des patients atteints d’anévrisme artérioveineux jugé inopérable. Cela, grâce à l’appui d’une mission française. Mais, selon le chef du service de neurochirurgie, Dr Papa Ibrahima Ndiaye, l’établissement devrait être autonome pour ce type d’intervention dès le second semestre de l’année 2026.
MBACKÉ – Depuis décembre 2023, le traitement par embolisation endovasculaire des malformations artérioveineuses est développé au centre hospitalier national Cheikh Ahmadoul Khadim de Touba. Il s’agit d’une méthode qui consiste à boucher l’anévrisme, une dilatation localisée d’une artère. Pour ce faire, le radiologue introduit, sous contrôle radioscopique, un microcathéter à partir de l’artère fémorale, dans le pli de l’aine ou de l’artère radiale, au poignet.
L’anévrisme est traité en le remplissant à l’aide de fils flexibles en platine (coils). Pour prendre en charge ces cas à Touba, le chef du service de neurochirurgie et son équipe sont aidés par des partenaires français. Ils ont ainsi effectué leur sixième mission les 10 et 11 novembre derniers. Selon le chef du service de neurochirurgie, Dr Papa Ibrahima Ndiaye, leur objectif est d’être autonomes à court terme, dès le deuxième semestre de l’année 2026.
« Nous avons identifié des sites de stage avec le directeur, dans l’optique de chercher des conventions et d’essayer d’être autonomes, ainsi de ne plus dépendre des missions venant de l’extérieur », a-t-il indiqué. Le lundi 10 novembre 2025, à l’hôpital Cheikh Ahmadoul Khadim de Touba, les couloirs vibrent d’une énergie habituelle : les services d’accueil interceptent les visiteurs afin de les guider vers leurs destinations, tandis qu’un calme inhabituel règne au service de neurochirurgie.
A lire aussi : Lutte contre les cancers : l’hôpital Cheikh Ahmadoul Khadim de Touba se mobilise
C’est la sixième mission de traitement endovasculaire qui est à l’œuvre. Le bruit des pas et la discussion à voix basse entre médecins et infirmiers créent une atmosphère à la fois stressante et pleine d’espoir, reflétant ainsi l’engagement d’une équipe portée par une collaboration franco-sénégalaise. Le tout se déroule sous le regard attentif du Dr Papa Ibrahima Ndiaye.
Après une longue attente, le chef du service de neurochirurgie annonce que le premier patient vient de sortir du bloc. Il s’agit d’un homme présentant une malformation artérioveineuse qui touche l’artère choroïdienne. Un type d’anévrisme inopérable qui a été traité par embolisation endovasculaire. « C’est un cas qui est inopérable. La chirurgie est impossible », a expliqué Dr Ndiaye.
Après ce premier patient qui vient de recevoir ce type de traitement, une jeune fille est sur la table. Elle a été référée au niveau de l’hôpital Cheikh Ahmadoul Khadim par l’hôpital Fann de Dakar. La patiente a un anévrisme fusiforme du tronc basilaire, une lésion que le médecin décrit comme « très complexe et inopérable ».
Ainsi, elle fait partie de ceux qui sont prioritaires pour une intervention d’embolisation endovasculaire. Cette fois-ci, Dr Papa Ibrahima Ndiaye a informé que la mission ne durera que deux jours au niveau de la structure. « Les collègues qui viennent nous aider ont des obligations ailleurs ; ce qui fait que la mission va durer 48 heures », renseigne-t-il.
Toutefois, il a précisé que sept patients seront pris en charge durant ces 48 heures. Une situation qui, à l’en croire, a poussé l’hôpital à réfléchir sur comment être autonome dans ce type de traitement. Ainsi, a fait savoir le Dr Ndiaye, deux de leurs collègues sont actuellement à l’hôpital des Spécialités de Rabat, dans le cadre d’un stage dans un service neurovasculaire.
Birane DIOP (Correspondant)

