Un atelier national de validation de l’évaluation de l’offre en planification familiale s’est tenu, ce mercredi, à Dakar, Il a permis de faire le point sur la disponibilité des différentes méthodes contraceptives dans les structures de santé publiques et privées.
La Direction de la santé de la mère et de l’enfant (Dsme), le bureau Afrique de l’ouest de « African population and heath research center (Aphrc) » et l’Université Cheikh Anta Diop ont présenté, hier, à Dakar, une étude sur la santé de la reproduction, en particulier la planification familiale. C’était au cours d’un atelier national de validation de l’évaluation de l’offre en planification familiale.
L’enquête s’est déroulée d’octobre à décembre 2024 dans près de 2.000 structures de santé publiques et privées. Il s’agit de 35 établissements publics de santé, 119 centres de santé, 1.567 postes de santé, 61 cliniques privées, 197 pharmacies et 169 cases de santé. Les résultats révèlent que l’offre de méthodes contraceptives varie selon le type et le niveau des structures de santé. En termes de disponibilité, les implants viennent en première position avec 90,6%, suivis des injectables (80,7%) et des pilules 76,6%.
Le dispositif intra-utérins (Diu) est présent dans 65,1% des structures de santé. Selon l’étude, les centres de santé offrent la gamme la plus diversifiée. Les postes de santé se limitent aux services de base, pendant que les cases de santé ne disposent que d’un éventail restreint, selon le protocole national. L’étude a aussi montré que les pharmacies privées présentent une excellente disponibilité des préservatifs masculins (93,4%) et des pilules d’urgence (85,8%).
Cependant, elles connaissent souvent des ruptures de pilules contraceptives à cause de la forte demande. « Nous avons constaté une utilisation excessive de la contraception d’urgence dans les officines privées. Nous conseillons aux femmes de ne pas avoir recours à cette méthode à tout moment », a suggéré Dr Cheikh Mbacké Faye, directeur régional d’Aphrc. Malgré la disponibilité des offres de service des différentes méthodes de planification familiale, les usagers des structures de santé déplorent le temps d’attente. Il « peut aller jusqu’à 89% dans les hôpitaux de Matam, Diourbel et Sédhiou. Toutefois l’attitude du personnel est jugée satisfaisante par 78,8% des patients », a estimé l’étude.
Sur le plan des ressources humaines, les sages-femmes constituent la pierre angulaire de l’offre de planification familiale avec une implication notée dans les méthodes hormonales de longue durée. Les enquêteurs ont constaté que les infirmiers n’interviennent que sur les injectables. Par contre, l’étude montre une faible connaissance de la planification familiale chez les Agents de santé communautaire (Asc). Pourtant, ces derniers jouent un rôle important dans la planification familiale. Les résultats de l’enquête révèlent aussi une disponibilité satisfaisante des infrastructures de base, notamment les salles d’attente (81%), l’électricité (85,2%) et l’accès à l’eau potable (84,9%). Du point de vue des usagers, 87,5% des patients se disent insatisfaits des commodités dans les structures (accueil, aménagement des espaces et confort).
Selon Dr Cheikh Mbacké Faye, les conséquences des grèves des professionnels de santé sont aussi évoquées dans cette étude. Cela a entraîné la rétention des données sanitaires ce qui compromet davantage l’exhaustivité des rapports.
Marie Bernadette SENE