Placée sous le thème : « Accès aux services de santé mentale en cas de catastrophe naturelle », la Journée mondiale de la santé mentale a été célébrée ce 10 octobre au centre « Delossi » Keur Serigne Babacar Kane de Rufisque. Le médecin psychiatre Dr Mouhamed Coulibaly a opéré une action de sensibilisation pour combattre la « stigmatisation » et les « clichés » qui entourent les troubles mentaux.
Déconstruire les préjugés et les a priori sur les troubles mentaux, tel a été le plaidoyer porté en bandoulière par le médecin psychiatre, chef du service d’accueil des urgences du centre hospitalier national psychiatrique de Thiaroye, Dr Mouhamed Coulibaly.
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Selon le spécialiste, ce travail de déconstruction est nécessaire dans la mesure où certaines idées véhiculées poussent certaines personnes à éviter les structures sanitaires. La Journée mondiale de la santé mentale demeure, selon lui, une occasion pour communiquer et renforcer la sensibilisation avec la population autour de cette question de santé publique.
Le médecin rapporte que la violence constitue cependant un préjugé persistant. Une image qu’il a tenu à rectifier. « C’est vrai que les malades mentaux sont à l’origine des violences. Mais les études montrent qu’ils sont beaucoup plus victimes de violence qu’ils n’en font subir », affirme-t-il.
La réinsertion post-prise en charge médicale médicamenteuse, une nécessité
Également, souligne le médecin psychiatre, les préjugés portent sur la nature des soins. Sur ce point, il a tenu à éclairer la lanterne. « Comme dans toute thérapeutique, la prise en charge médicamenteuse aide à rétablir le patient », déclare-t-il.
Malgré les soins, le médecin psychiatre affirme que l’insertion demeure à ce jour le plus grand défi. « Nous pêchons dans la réinsertion post-prise en charge médicale médicamenteuse. Parce qu’il n’y a pas de structure habilitée à prendre en charge le patient après l’hôpital », indique. C’est dans ce sens qu’il magnifie le rôle que joue le centre Delossi Keur Babacar Kane de Rufisque, qui reçoit une quinzaine, voire une vingtaine de patients.
Par ailleurs, Dr Coulibaly souligne que chaque personne développe une santé mentale. Ainsi, pour les mesures préventives, Dr Mouhamed Coulibaly met en avant le bien-être au sein de la famille et de la collectivité. « L’épanouissement se présente comme un facteur protecteur contre le développement d’un trouble mental », affirme-t-il.
Toutefois, et en rapport avec le thème de cette année, il rappelle l’importance de la prise en charge lors des catastrophes naturelles. Selon lui, ces événements peuvent susciter chez les victimes des stress post-traumatiques. « L’accès aux soins de santé mentale dans ces situations est souvent inexistant, ce qui conduit à des états beaucoup plus avancés de troubles mentaux », prévient-t-il.
Mohamed DIENE (Correspondant)