L’Association sénégalaise de soutien et d’assistance aux diabétiques (Assad), en partenariat avec le ministère de la Santé et de l’Hygiène publique, a célébré, hier, la journée mondiale du diabète sur le thème : « Diabète et milieu du travail ». L’accent a été mis sur la prévention, l’accès aux soins et le bien-être des personnes diabétiques.
Visage pâle, tout en sueur, Khadidiatou Ndoye, la cinquantaine, marche difficilement. Elle discute avec un des médecins du Centre Marc Sankalé, spécialisé dans la prise en charge du diabète, où elle vient régulièrement se faire consulter. La diabétique, employée dans une entreprise, allie difficilement son travail et sa maladie. « Ce n’est pas facile de travailler normalement en étant atteint de diabète, surtout lorsque nos collègues ne le savent pas. Il m’est arrivé de tomber aux heures du travail, parce que je n’ai pas pu prendre mes médicaments », confie-t-elle.
La dame explique que les heures de travail coïncident souvent avec celles de prise de ses piqures à base d’insuline. Khadidiatou révèle qu’il lui arrive d’arrêter le boulot pour s’empresser d’aller prendre ses médicaments. À l’en croire, il y a des médicaments qui doivent être au frais.
En cette matinée du vendredi 14 novembre, le centre Marc Sankalé est plein à craquer. Les patients sont assis tout autour de la salle d’attente et manifestent presque tous des signes de fatigue.
Awa Sall n’a que 24 ans. Debout à côté d’une tente dans la cour de l’hôpital Abass Ndao, la jeune dame révèle qu’elle a su son diabète en 2016. Une période très difficile et stressante pour elle. Elle souhaite une baisse du coût des médicaments et surtout une forte sensibilisation sur les facteurs de risque. La célébration de la journée mondiale du diabète dans cette structure sanitaire est à l’initiative de l’Association sénégalaise de soutien et d’assistance aux diabétiques (Assad), en partenariat avec le ministère de la Santé et de l’Hygiène publique. Présent à la cérémonie, le ministre de tutelle, Ibrahima Sy, a déclaré avoir noté les manquements soulevés au centre Marc Sankalé. Il estime qu’on doit travailler à avoir un centre beaucoup plus intégré et cohérent pour l’ensemble des spécialités dont le patient a besoin.
L’autorité sanitaire a insisté sur la sensibilisation qui permet aux populations de connaitre davantage les facteurs de risque de cette pathologie et également une bonne prise en charge. Il a plaidé pour un changement de comportements, notamment par rapport à nos habitudes alimentaires qui sont la principale cause de cette maladie chronique.
Pour le directeur de l’hôpital Abass Ndao, Demba Diédhiou, au Sénégal, la dernière enquête Steps de 2024, a montré que sur 100 Sénégalais, 4 à 5 seraient concernés par le diabète. Selon le praticien, le diabète est une pathologie évitable. D’où la nécessité d’insister sur les stratégies de prévention.
Samba DIAMANKA

