La Procréation médicalement assistée (Pma) à l’hôpital public au Sénégal. C’est acté ! Et la première unité implanté à l’hôpital Dalal Jamm de Guédiawaye, sera bientôt fonctionnelle. Les installations sont quasiment terminées pour pouvoir accueillir et satisfaire les nombreux couples souhaitant avoir un enfant, mais qui font face à différentes contraintes, parmi lesquelles l’infertilité est la plus répandue, avec, dans la plupart des cas, son lot de conséquences familiales, sociales, psycho- logiques et économiques… Surtout chez les femmes, sou- vent considérées comme responsables de la difficulté du couple à concevoir un enfant.
Pendant longtemps, ceux qui en avaient évidemment les moyens se tournaient vers l’étranger pour accéder à la Pma, une technologie salvatrice, mais pas à la portée de tous ceux qui en avaient besoin. Désormais, les couples qui en expriment le besoin peuvent être pris en charge localement, avec à la clé, peut-être, un bébé. Ouf de soulagement! Certes, car l’offre est là. Une initiative louable!
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Mais qu’en est-il de l’accès, surtout sur le plan financier? En effet, il faut débourser la rondelette somme de 2,5 millions de francs CFA pour s’offrir le plaisir d’enfanter. Se procurer un tel bonheur n’a pas de prix… mais comme l’a avoué un frigoriste : « Je ne peux pas payer des millions pour avoir un enfant. Je n’en ai pas les moyens. » Des propos qui prouvent à suffisance que l’accès à la Pma a bel et bien un coût. Ils peuvent même laisser penser qu’elle est réservée aux nantis. D’où la nécessité pour l’État de faire en sorte que les couples éligibles à cette technologie puissent tous y accéder sans difficultés majeures.
Le plaidoyer pour que le coût d’accès à la Pma soit considérablement réduit, afin de permettre à un grand nombre de demandeurs d’en bénéficier, se situe à ce niveau. Il y va de la pérennité de cette offre, qui vise, somme toute, à soulager les couples confrontés à l’infertilité et à les dé- charger d’un fardeau qui hante en permanence leur quotidien, menaçant même leur équilibre mental et psychologique.
Des spécialistes proposent tout simplement de faire en sorte que les médicaments destinés à l’assistance médicale à la procréation soient destinés à des établissements publics de santé, avec les tarifs appliqués dans les hôpitaux. Ce qui permettrait d’arriver à une réduction significative du coût d’accès à la Pma au Sénégal.
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Du coup, le nombre de couples bénéficiaires pourrait aug- menter. Pourquoi ne pas en arriver à prendre en charge tous ceux qui souhaitent accéder à la Pma ? C’est dans l’ordre du possible, au grand bonheur des couples en quête d’enfants.
D’autant plus que l’Oms considère désormais l’infertilité comme une maladie et non plus comme un problème isolé vécu par un couple. C’est ainsi que certains pays l’ont in- tégrée dans la liste des affections de longue durée, au même titre que le diabète, l’insuffisance rénale, les cancers, entre autres. À quand au Sénégal, qui a déjà fait des pas de géant pour que la Pma soit bientôt disponible et offerte localement ?
Par Maimouna GUEYE