Ce jeudi, il y avait la 1ère édition du concept « Taataan ci Maam ». Il s’agit d’un projet qui vise à renforcer les « relations intergénérationnelles en valorisant les expériences et les connaissances des aînés ». A cette occasion, le Professeur Amadou Gallo Diop a évoqué la fuite des cerveaux dans le domaine médical. Selon cet ancien chef de service de neurologie de l’hôpital de Fann, les autorités doivent prendre ce problème à bras le corps.
« Les médecins partent. C’est extrêmement grave. Il faut qu’on s’arrête là-dessus, qu’on mène une réflexion. Sinon, après avoir perdu des ingénieurs, des économistes, des différentes professions, nous sommes en train maintenant de perdre des gens des professions de la santé », clame-t-il.
« Les structures de santé, dans la grande majorité, ne sont pas dans les normes internationales. Les conditions de rémunération et de leur progression dans la vie socio-économique ne sont pas bonnes du tout », a déploré Amadou Gallo Diop.
Toujours selon le Pr Diop, il y a 25 ou 30 ans, « Il était exceptionnel et rarissime au Sénégal de voir un docteur en médecine qui cherche à émigrer pour exercer sa profession ». Et de poursuivre dans la même dynamique. « Les médecins étaient systématiquement recrutés avec un niveau de revenu qui était en adéquation avec la cherté de la vie (…). Ces dernières années, nous voyons des docteurs en médecine qui soutiennent une thèse après huit années d’études dans des conditions difficiles, mais qui sont très formateurs, qui cherchent dans le mois ou dans l’année à aller sur l’émigration », a relevé le neurologue.
Cependant, il y a des facteurs qui peuvent expliquer ce phénomène d’après lui. La précarité dans le domaine médical, qui est un secteur névralgique dans toute société, devrait être traitée. « Quand vous vous rendez compte que quelqu’un peut faire huit ans d’études en médecine et docteur d’université en médecine, pharmacie et autres et se retrouver avec des salaires d’environ 200 000 francs par mois, c’est un scandale. Cette situation fait que nous voyons de plus en plus de jeunes docteurs en médecine, pharmacie et chirurgie dentaire formés à Dakar qui, maintenant, prennent la voie de l’émigration vers l’Europe, le Canada, les Etats-Unis, les pays arabes ».