En prélude à la 72e journée mondiale de lutte contre la lèpre, la direction générale de l’Action sociale a organisé à Thiès un forum pour discuter des stratégies de lutte contre cette maladie. L’Intelligence Artificielle (IA) s’impose comme une nouvelle alliée pour le diagnostic et le traitement précoces de la lèpre, offrant ainsi un espoir tangible face à cette résurgence silencieuse.
La lutte contre la lèpre connaît un tournant prometteur grâce à l’intégration de l’Intelligence Artificielle (IA) dans le secteur de la santé, une avancée technologique majeure qui pourrait transformer le diagnostic et le traitement précoces de cette maladie trop souvent négligée. La 72e Journée Mondiale de Lutte contre la lèpre, qui sera célébrée ce dimanche à Mbour, a été précédée d’un forum organisé à Thiès par la direction générale de l’Action sociale du ministère de la Santé. Ce rendez-vous a permis à divers partenaires de discuter des stratégies visant à éradiquer cette maladie, qui connaît une résurgence inquiétante dans certaines régions.
En 2024, les cas de lèpre au Sénégal sont passés de 231 à 279, et 34 des 79 districts du pays ont rapporté au moins un cas. Les régions de Dakar, Diourbel, Thiès et Kaolack continuent de concentrer la majorité des cas, représentant 74% de la charge de morbidité en 2023.
Le Professeur Titulaire Pauline Diousse Ngom, spécialiste en dermatologie à l’Université Iba Der Thiam de Thiès, a présenté les avancées encourageantes dans le domaine médical. Elle a annoncé que des applications smartphone permettent désormais d’effectuer des diagnostics précoces de la lèpre, grâce à l’IA. Des tests préliminaires sur des maladies tropicales négligées ont montré des résultats prometteurs, et des technologies de séquençage ADN sont en développement pour identifier les souches résistantes.
Le Professeur Ngom a également révélé que des travaux sont en cours sur de nouvelles approches vaccinales spécifiques contre la lèpre et des algorithmes adaptés à la peau noire. Ces avancées ouvrent de nouvelles perspectives pour la prise en charge de cette maladie souvent stigmatisée.
Cependant, la lèpre continue d’être marquée par des défis socio-économiques. Mahamath Cissé, Directeur de la Dahw Sénégal, a rappelé que la discrimination, l’isolement et la pauvreté alimentent la persistance de la lèpre dans certaines régions. Il a souligné que malgré les traitements efficaces, la stigmatisation demeure un obstacle majeur, et l’État doit garantir la dignité et les droits des personnes atteintes.
Boucar Diouf, Directeur général de l’Action sociale, a insisté sur la nécessité de renforcer la communication pour lutter contre l’autostigmatisation et l’exclusion des malades. Il a également plaidé pour un accompagnement économique et social afin de favoriser l’autonomisation des personnes touchées et leur intégration dans la société.
Face à ces défis, l’IA représente un espoir réel pour améliorer le diagnostic et le traitement de la lèpre. Cependant, un travail de sensibilisation et d’accompagnement est nécessaire pour éliminer les obstacles sociaux et garantir une meilleure qualité de vie aux personnes concernées.
El hadj Mbaye Sarr DIAKHATE, Correspondant