D’ici 2026, le gouvernement compte tripler le budget consacré à la lutte contre la tuberculose. L’enveloppe pourrait être portée à 1,6 milliard de FCfa, selon le coordonnateur du Programme national de lutte contre la tuberculose (Pnt), Dr Fodé Danfakha.
L’objectif que s’est fixé le Sénégal d’éliminer la tuberculose en 2030 reste encore de mise. D’ailleurs l’État envisage de tripler le budget consacré à la croisade contre cette pathologie. « Le financement de la tuberculose est assuré par le Fonds mondial et l’État du Sénégal. Aujourd’hui, l’État a fait un effort pour tripler ce budget. On était à 260 millions de FCfa pour l’achat des médicaments, cela équivaut à 100.000 à 200 000 FCfa par malade. On projette d’augmenter ce budget à 1,6 milliard d’ici 2026 », a annoncé Dr Fodé Danfakha, coordonnateur du Programme national de lutte contre la tuberculose (Pnt). C’était à l’occasion de la journée de sensibilisation contre la tuberculose organisée, hier, par la commune de Yoff.
Seulement, cette maladie contagieuse reste une réalité dans nos villes et quartiers. L’année dernière, plusieurs milliers de cas ont été dénombrés au niveau national. « La dernière enquête qui a été menée montre que seuls 54% de la population connaissent les informations sur la tuberculose. Chaque année, nous enregistrons des milliers de cas. En 2024, nous avons eu 16.668 cas et 44% de ces cas sont concentrés à Dakar », a expliqué le coordonnateur national du Pnt.
À l’occasion de la journée de sensibilisation régionale, Dr Danfakha a indiqué qu’un taux de guérison de 90% est noté au Sénégal, même si des patients disparaissent en cours de traitement. Afin de minorer le taux des « perdus de vue », Dr Danfakha a annoncé l’informatisation de la stratégie de traitement de la tuberculose au Sénégal.
« Nous sommes à l’ère du numérique. La tuberculose est l’une des maladies où le patient doit venir jusqu’au niveau des structures pour prendre le traitement. D’ailleurs, la prise en charge est gratuite, mais le transport entre le domicile du malade et la structure a un coût », a expliqué Dr Danfakha. Sur cette nouvelle plateforme numérique, le patient enregistre sa vidéo et l’envoie à la structure afin que celle-ci sache que le traitement est bien suivi. « Cela va réduire les coûts et les déplacements des patients », précise le coordonnateur national du Pnt.
De l’avis de Coumba Dieng, relais communautaire et conseillère municipale à la mairie de Yoff, la lutte contre la tuberculose doit être l’affaire de tous. « Elle doit se faire dans la rue, au sein de la famille et même dans les chambres », précise-t-elle. Dans le district sanitaire, ce sont des relais comme elle qui tentent de convaincre les malades de suivre les instructions des agents de santé.
Maguette NDONG