Pour vaincre le paludisme à l’horizon 2030, le Sénégal a mis en place une stratégie de pré-élimination. D’après le Programme national de lutte contre le paludisme, 49 des 79 districts sanitaires sont couverts, soit 62%.
La Journée mondiale de lutte contre le paludisme en 2025 a été célébrée, hier, par le ministère de la Santé et de l’Action sociale à travers son Programme national de lutte contre le Paludisme (Pnlp). Dans un communiqué, le Pnlp renseigne que le Sénégal a élargi sa zone de pré-élimination avec une couverture de 49 des 79 districts sanitaires, soit 62%. « Le besoin en financement du paludisme est de plus en plus important », relève, cependant, le programme dirigé par le Pr Aliou Thiongane. D’après le Pnlp, ces résultats ont été obtenus grâce à la mise en œuvre depuis 2001 de « plusieurs plans stratégiques quinquennaux mettant successivement l’accent sur le contrôle de la maladie, la couverture universelle des interventions et l’engagement des autorités à aller vers la pré-élimination et l’élimination du paludisme à l’horizon 2030 ».
Le ministère de la Santé note que des interventions majeures sont mises en œuvre pour l’atteinte des objectifs d’élimination du paludisme au Sénégal. Elles portent, entre autres, sur la prévention du paludisme, la prise en charge précoce des cas, le suivi-évaluation, la surveillance et riposte. « Aujourd’hui, le défi principal est d’éliminer le paludisme à l’horizon 2030, ce qui passe nécessairement par une augmentation de la mobilisation des fonds domestiques et l’investissement des partenaires techniques et financiers mais également l’implication d’autres secteurs tels que l’assainissement, les collectivités territoriales, l’environnement et les entreprises du secteur privé », souligne le Pnlp. Ainsi, il appelle à une mobilisation renouvelée de toutes les parties prenantes : gouvernement, partenaires techniques et financiers, société civile, chercheurs et communautés, autour du thème : « Réinvestir, « Ré-imaginer et Raviver nos efforts communs pour mettre fin au paludisme ».
À noter que la situation épidémiologique au Sénégal laisse apparaître une baisse significative de la morbidité palustre chez les enfants de moins de 5 ans et les femmes enceintes de 2017 à 2021 avec respectivement 26,3% et 51,1% (Bulletin épidémiologique Pnlp 2021). Il est également mentionné une prévalence parasitaire passée de 0,9% en 2016 à 0,4% en 2017 (Enquêtes démographiques et de santé de 2017). « Une analyse de l’incidence ajustée a permis de constater que le paludisme est toujours inégalement réparti dans le pays. Avec une zone de faible transmission au nord et nord-ouest couvrant plus de 60% du territoire, une zone de transmission faible à modérée dans le centre du pays et une zone de forte transmission dans le Sud Sud-est du pays portée essentiellement par les régions de Kédougou, Tambacounda et Kolda », conclut le Pnlp.
Babacar Guèye DIOP