Maryam Ndiaye n’a pas encore obtenu son diplôme. Mais, cela n’empêche pas à la future doctoresse d’user des réseaux sociaux pour prévenir des maux. La femme de 24 ans a fait de la prévention un sacerdoce.
L’influenceuse santé est dans les préparatifs pour le tournage d’une nouvelle vidéo dans sa chambre sise à Sacré-Cœur. A l’ère du numérique, Maryam Ndiaye a su tisser sa toile sur le net. En effet, cette dernière partage des contenus sur un sujet qui la passionne : la santé. Le silence est donc de rigueur dans cet endroit intime transformé en studio de tournage. Concentrée, l’étudiante en sixième année de médecine à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar règle les derniers détails. Après une préparation mentale, elle a déjà son script en tête. La créatrice de contenus procède ensuite à une répétition avant tournage.
Clap ! La femme de 24 ans enchaine avec les prises vidéo. C’est au bout de la troisième que l’influenceuse santé obtient enfin satisfaction. Le montage va s’ensuivre pour finir avec la diffusion sur les réseaux sociaux. «Le tournage peut prendre une journée comme trois jours de travail pour une seule vidéo. Cela peut être compliqué lorsqu’on est seule mais on apprend à apprécier le processus car les résultats en valent souvent le coup», relativise-t-elle.
Les réseaux sociaux sont devenus des outils incontournables dans la vie de la future doctoresse. Elle cumule à elle seule 103.000 abonnés sur Instagram et 250.000 abonnés sur Tiktok. Maryam Ndiaye s’est transformée en une as des vidéos au fil du temps.
Le virus de la sensibilisation
Le coronavirus a bousculé nos codes et habitudes. C’est en cette période que les réseaux sociaux comme TikTok ou encore Instagram ont connu une percée fulgurante chez les jeunes. Ce moyen de communication a également permis à l’influenceuse santé « de sortir de sa zone de confort et d’innover ». C’est à cette période que la jouvencelle se lance dans les contenus santé avec une mission bien précise. Le déclic va venir de vidéos sur le net. «Je me suis rendue compte que de plus en plus de créateurs de contenus américains sensibilisaient sur l’alimentation , de son importance et de son impact sur la santé dans un pays connu pour la malbouffe. Cela a fait tilt dans mon esprit», explique-t-elle.
« Aujourd’hui, nous délaissons petit à petit l’alimentation et le style de vie simple et naturel de nos grands-parents pour la troquer contre une vie plus industrialisée», constate l’influenceuse. Les maladies chroniques comme le diabète de type 2, les accidents cardio-vasculaires et les cancers ont connu une hausse fulgurante ces 30 dernières années selon ses explications. «Et malheureusement, j’ai remarqué que beaucoup n’avaient pas accès à ce genre d’informations, qu’il y avait un manque cruel de communication concernant la santé et comment faire pour la préserver», regrette la future doctoresse.
Engagement qui porte ses fruits
Maryam Ndiaye se lance ainsi dans la sensibilisation en usant des réseaux sociaux. «Je voulais les utiliser à notre avantage et entamer ce voyage de sensibilisation, dans ma langue maternelle (le wolof), afin de rendre l’information plus accessible et que chacun puisse reprendre sa santé en main, à commencer par chez nous, ici au Sénégal », a fait savoir l’étudiante en médecine. Cette dernière donne des informations et des conseils sur la santé et l’alimentation avec des faits et études scientifiques vérifiés, sous forme de vidéos de moins de 2 minutes. Les contenus ont pour but de partager l’information en le rendant plus accessible et de sensibiliser sur plusieurs thèmes concernant le bien-être. «Je résume du mieux que je peux dans mes vidéos en utilisant des termes compréhensibles et en expliquant l’essentiel de 2 minutes. Avec ses éléments, chacun est ensuite libre d’aller non seulement vérifier mais surtout d’approfondir sur le sujet», informe-t-elle.
L’engagement de l’étudiante finit par porter ses fruits. Maryam Ndiaye a été primée le 7 octobre 2023 à l’occasion de la 3ème édition des Pulse Influencer Awards. Organisée simultanément à Dakar et dans cinq autres pays africain tels que la Côte d’Ivoire, le Ghana, le Kenya, le Nigeria et l’Ouganda, il récompense les influenceurs les plus pertinents en termes de créativité. La femme de 24 ans a été distinguée dans la catégorie «santé et fitness». Cela est suffisant pour encore motiver la doctoresse 2.0. «Ce fut une belle expérience remplie d’émotions et qui m’a encouragé de plus belle à m’améliorer et à persévérer dans la création de contenus santé et dans les études», dit-elle émue.
La créatrice de contenus ne compte pas s’arrêter en si bon chemin et souhaite continuer ses études tout en jonglant avec les vidéos, continuité de sa passion.
Arame NDIAYE