Intégrer les violences gynécologiques et obstétricales dans le Plan d’action national de lutte contre les violences basées sur le genre et les droits humains. Tel est l’objectif de l’atelier national de plaidoyer tenu, hier, lundi, à Dakar, à l’initiative de l’organisation de solidarité internationale Equipop.
Tout au long de leur parcours de procréation, les femmes sont confrontées à de nombreux défis. Aux transformations physiques et bouleversements émotionnels s’ajoutent, dans certains cas, des violences verbales, physiques ou psychologiques subies au sein même des structures de santé. Longtemps passées sous silence, ces Violences gynécologiques et obstétricales (Vgo) deviennent de plus en plus visibles et préoccupantes. C’est dans ce contexte que s’est tenu, hier, lundi 8 décembre, l’atelier visant leur intégration dans le Plan d’action national de lutte contre les violences basées sur le genre et les droits humains 2024-2028. La responsable du programme à Equipop, Dr Ndèye Khady Babou, a interpellé les autorités sur l’ampleur du phénomène et l’urgence d’y apporter une réponse institutionnelle. « Une étude révèle que 3 femmes sur 10 déclarent avoir subi des violences lors de leurs recherches de soins gynécologiques et obstétricaux. Pour les violences institutionnelles, 7 femmes sur 10 se disent concernées. Des chiffres alarmants qui imposent une action urgente », a-t-elle souligné. Mme Babou a plaidé pour l’intégration systématique des Vgo dans les études nationales, notamment celles menées par l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (Ansd), afin de mieux documenter et combattre le phénomène. Présidant la rencontre, Dr Rokhaya Diakhaté, directrice de la Famille et des Groupes vulnérables au ministère de la Famille, de l’Action sociale et des Solidarités, a estimé que cette démarche constitue une étape essentielle vers la reconnaissance collective de ces violences dans des espaces censés être protecteurs. « Les Violences gynécologiques et obstétricales ont des conséquences durables : décès, douleurs chroniques, anxiété, stress post-traumatique, perte de confiance envers les soignants, parfois une rupture totale avec le suivi gynécologique », a-t-elle déclaré, rappelant que la médecine doit rester un espace de soins et de confiance.
Selon Mme Diakhaté, reconnaître les droits reproductifs comme des droits humains fondamentaux, c’est garantir à chaque femme un accès à des soins respectueux et de qualité.
Marie Bernadette SENE

