Les acteurs de la santé de la reproduction ont fait le point sur la planification familiale, au cours d’un panel. Le constat est que la région de Kédougou, avec une prévalence contraceptive de 18%, est loin du taux national estimé à 26,5%
KÉDOUGOU – La santé de la reproduction a fait l’objet d’un panel régional, avant-hier, à Kédougou. Les participants, issus de différentes couches sociales et professionnelles, ont été sensibilisés sur ses avantages. Cette rencontre a été l’occasion de lever les obstacles qui freinent l’accès des femmes à la contraception. « Pour atteindre nos objectifs, il faut l’implication de toute la population. C’est pourquoi nous nous sommes réunis pour recueillir les avis des guides religieux, des jeunes et des leaders d’opinion », a expliqué Cor Seck Mbaye de la direction de la santé de la mère et de l’enfant.
Selon elle, la communication est aussi importante dans l’atteinte des résultats. Car elle permet, en partie, d’atteindre les objectifs fixés, surtout avec l’implication des hommes qui sont des piliers dans la prise de décision. Elle a rappelé que la planification familiale participe à la réduction de la mortalité maternelle, néonatale et infantile. La région de Kédougou, avec un taux de prévalence contraceptive de 18%, est encore loin de la moyenne nationale estimée à 26,5%. La coordinatrice régionale de la santé de la reproduction, Fatou Traoré, a mis l’accent sur les besoins non satisfaits en planification familiale. « La région rencontre des difficultés en matière de planification familiale.
C’est pourquoi nous avons organisé ce panel pour sensibiliser les populations et les inviter à s’engager dans la lutte contre la mortalité maternelle », a-t-elle exposé. Pour la mortalité maternelle, la région a enregistré 340 décès maternels pour 100.000 naissances vivantes, selon l’Enquête démographique et de santé (Eds) de 2023. « Alors que sur le plan national, nous sommes à 153 décès maternels pour 100.000 naissances vivantes », a fait savoir Fatou Traoré. Elle a ajouté que l’objectif, dans le cadre des Odd, d’ici à 2030, est d’avoir un taux inférieur à 70 décès maternels pour 100.000 naissances vivantes. « Pour les décès néonatals, la région de Kédougou est à 35 pour 1.000 naissances vivantes, alors que le but est d’avoir un taux inférieur à 23 décès néonatals pour 1.000 naissances vivantes », a-t-elle rappelé.
Ce faisant, elle a invité les leaders d’opinion à s’engager dans la lutte contre la mortalité maternelle et infantile. Pour y arriver, les acteurs de la santé et les partenaires techniques et financiers doivent briser certains tabous. Elle a cité les aspects socioculturels, l’inaccessibilité des services de santé dans certaines localités de la région. Les difficultés en santé de la reproduction sont aussi liées à la non-disponibilité des produits du fait des ruptures.
L’implication des hommes dans la promotion de la planification familiale est aussi souhaitée. Au nom du directeur régional de la santé de Kédougou, le médecin-chef du district de Salémata a magnifié la tenue du panel. « Nous comptons sur l’engagement des populations pour relever les défis de la planification familiale dans la région de Kédougou », a souligné Dr Tamsir Ndiaye.
Amadou DIOP (Correspondant)