Le coordonnateur de la Delivery Unit Pharma (DU/Pharma), Pr Yérim Mbagnick Diop, a salué jeudi 24 juillet 2025, les progrès enregistrés dans le cadre du projet de relance de l’industrie pharmaceutique locale, tout en appelant à un soutien accru des autorités pour surmonter les défis encore présents selon nos confrères de l’APS.
Intervenant lors de la quatrième réunion du comité de pilotage du projet, le professeur Diop a mis en exergue l’impact positif des récentes réformes, notamment l’introduction de mesures dérogatoires dans le nouveau Code des marchés publics. Celles-ci permettent désormais une meilleure participation des industries pharmaceutiques locales à l’accès aux marchés publics de médicaments. « Tout est en train de bouger », s’est-il réjoui. « Le nouveau code des marchés donne des facilités à l’industrie locale d’accéder aux marchés du médicament. »
En plus des avancées en matière de commande publique, d’autres réformes sont attendues dans le domaine fiscal. Le futur Code de la fiscalité devrait, selon le Pr Diop, intégrer des mesures spécifiques à la production pharmaceutique, notamment en ce qui concerne la taxation des intrants, favorisant ainsi l’industrialisation locale.
La formation des professionnels reste un autre axe stratégique pour combler les besoins du secteur. « La formation est essentielle pour renforcer les capacités nationales dans la fabrication de médicaments », a-t-il souligné, appelant également à un appui à la recherche et au développement à partir des plantes médicinales locales. Il a plaidé pour une mobilisation accrue des ressources publiques et privées en faveur de la recherche pharmaceutique.
Une vingtaine de projets identifiés, mais des contraintes à lever
Pour sa part, le secrétaire général du ministère de la Santé et de l’Action sociale, Serigne Mbaye, a rappelé que plus d’une vingtaine de projets sont actuellement identifiés par l’Agence sénégalaise de réglementation pharmaceutique (ARP). Toutefois, plusieurs obstacles freinent leur mise en œuvre : accès limité au financement, difficulté d’acquisition du foncier, fiscalité peu incitative, coût élevé de l’énergie, lenteur des procédures d’autorisation de mise sur le marché, mécanismes de financement inadaptés, et inadéquation de l’offre de formation.
Face à ces défis, Serigne Mbaye a assuré que l’État travaille sur des pistes de solutions. « Sur les questions foncières, fiscales, ou encore sur la formation des profils nécessaires à la relance, nous avons identifié des leviers concrets pour faire avancer le projet », a-t-il affirmé. Le gouvernement semble donc engagé dans un processus visant à doter le Sénégal d’une industrie pharmaceutique locale forte, compétitive et résiliente. Une ambition stratégique, à l’heure où les enjeux de souveraineté sanitaire s’imposent de plus en plus aux pays africains.