Le gouvernement du Sénégal et le Fonds mondial ont conclu vendredi une rencontre régionale de haut niveau qui marque un tournant dans l’alignement des financements de la santé sur les systèmes nationaux de gestion des finances publiques (GFP).
Pendant quatre jours, des représentants des ministères des Finances, de la Santé, des institutions supérieures de contrôle et de la société civile, issus de 15 pays d’Afrique francophone, ont travaillé à renforcer la transparence, l’efficacité et la pérennité des investissements dans le secteur de la santé.
Cette rencontre intervient, selon un communiqué des deux parties rendu public vendredi à l’issue des travaux, à un « moment charnière ». Il s’agit d’une période où les pays d’Afrique francophone doivent concilier des budgets nationaux restreints, une réduction des financements extérieurs, une pression sociale accrue sur les finances publiques et un impératif de souveraineté financière.
« L’intégration des financements externes dans les systèmes nationaux est essentielle pour renforcer une confiance mutuelle entre gouvernements et partenaires et assurer un impact durable et une transition réussie », a déclaré la Directrice financière du Fonds mondial, Adda Faye.
Bâtir des systèmes de santé plus résilients
D’après Mme Faye, les pays de la sous-région manifestent une « volonté claire » de combiner ressources publiques, capitaux privés et financements des partenaires. Leur but est de bâtir des systèmes de santé « plus résilients et mieux alignés » sur leurs priorités sanitaires nationales.
Le Sénégal, pays hôte de la rencontre, a illustré cette dynamique à travers son expérience en matière de budgétisation par programmes, de digitalisation des dépenses publiques et de coordination accrue entre les ministères des Finances et du Budget et de la Santé ainsi que les institutions de contrôle.
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« Cette rencontre marque un moment clé pour renouveler le dialogue entre l’État, les partenaires techniques et financiers et les institutions supérieures de contrôle, pour une utilisation plus stratégique et crédible des ressources publiques », a relevé le représentant du ministre de l’Économie, du Plan et de la Coopération, Gorgui Fall.
Pour sa part, le ministre de la Santé et de l’Hygiène publique du Sénégal, Docteur Ibrahima Sy, a rappelé que la durabilité des progrès sanitaires en Afrique repose sur la solidité de leurs systèmes nationaux.
Garantir à chaque citoyen des services de santé de qualité
« Ils doivent être transparents, responsables et ancrés dans la confiance. Renforcer leur financement par une intégration progressive des appuis extérieurs, c’est affirmer notre souveraineté sanitaire et garantir à chaque citoyen des services de santé de qualité », a-t-il soutenu.
Il convient de noter qu’à l’issue des travaux, les délégations ont adopté des feuilles de route nationales pour surtout intégrer progressivement les financements du Fonds mondial dans les budgets et systèmes nationaux.
Ces nouveaux engagements vont aussi leur permettre de renforcer les mécanismes de contrôle et de transparence, notamment à travers l’implication accrue des inspections générales et des cours des comptes. Mais aussi, d’accélérer la digitalisation des systèmes d’information budgétaire et sanitaire.
Les participants ont également souligné l’importance d’une gestion proactive des risques, de la publication en temps opportun des rapports d’audit et de la redevabilité des acteurs face aux recommandations formulées.
Mariama DIEME


