Les résultats du projet de mise en place d’un Système d’Alerte Précoce (SAP) contre la fièvre de la Vallée du Rift ont été présentés à Saint-Louis lors d’un atelier réunissant experts en santé humaine et animale, chercheurs et acteurs institutionnels.
Développé dans une approche « One Health », ce dispositif repose sur une application innovante intégrant l’intelligence artificielle pour surveiller les moustiques vecteurs, les cas d’avortement chez le bétail ainsi que les facteurs environnementaux et climatiques. L’objectif : détecter précocement les foyers épidémiques pour limiter la propagation de la maladie.
« La détection précoce est essentielle pour contenir une épidémie. Cette application va véritablement révolutionner la surveillance de la fièvre de la Vallée du Rift », a déclaré le Dr Ibou Gueye, médecin-chef du district sanitaire de Saint-Louis, soulignant notamment l’intérêt de l’identification des vecteurs grâce à l’intelligence artificielle.
Présentant les résultats du projet, le Dr Dame Diong, enseignant-chercheur à l’Institut Polytechnique de Saint-Louis, a indiqué que l’application permet un suivi intégré de la dynamique des moustiques, de la santé animale, de l’environnement et de la météorologie. « Les résultats sont encourageants, mais l’extension du système nécessite l’implication des acteurs locaux et des autorités nationales », a-t-il ajouté.
Autre innovation majeure : l’intégration des langues locales (wolof et pulaar) et d’outils visuels permettant aux éleveurs, même analphabètes, de faire des déclarations via l’application.
Alors que la situation épidémiologique reste sous contrôle à Saint-Louis, les participants ont recommandé une diffusion à grande échelle du système, du niveau régional au niveau national, pour renforcer durablement la surveillance et la prévention de la fièvre de la Vallée du Rift au Sénégal. Depuis sa déclaration en septembre dernier, l’épidémie a fait 31 morts sur 554 cas confirmés.
Jeanne Sagna (Correspondante)


