Les pédiatres du Sénégal et de la sous-région sont en conclave, à Dakar. Ils y tiennent, du 17 au 19 juillet, la 11ᵉ édition de leur congrès annuel.
« Au Sénégal, 92% des femmes accouchent dans les structures de santé et sont assistées par un personnel qualifié », a déclaré, hier, à Dakar, Dr Amadou Doucouré, le directeur de la santé de la mère et de l’enfant (Dsme). Il s’exprimait lors du 11ᵉ congrès annuel de la Société sénégalaise de pédiatrie (Soseped), qui se tient du 17 au 19 juillet. Le thème principal est : « Actualités en infectiologie pédiatrique ». Des experts africains vont, pendant trois jours, partager leurs expériences sur les infections pédiatriques, qui sont les principales causes de mortalité infanto-juvénile et néonatale.
Dans sa présentation, Dr Doucouré a fait savoir que, dans notre pays, chaque année, le taux de mortalité maternelle est réduit de 8 %. « C’est encore insuffisant, car si l’on veut atteindre les Objectifs de développement durable (Odd) en 2030, il faut une réduction du taux annuel de 12 %. Pour y parvenir, nous devons renforcer les capacités des agents de santé », a-t-il souligné. Au Sénégal, le ratio de mortalité maternelle a continuellement baissé, passant de 392 décès pour 100.000 naissances vivantes en 2012 à 153 décès pour 100.000 naissances vivantes en 2023. Ces données sont issues des Enquêtes démographiques et de santé.
Selon Dr Doucouré, la mortalité néonatale est de 23 décès pour 1.000 naissances vivantes, et celle infanto-juvénile de 40 décès pour 1.000 naissances vivantes. « Pourtant, les femmes fréquentent de plus en plus les structures de santé pendant et après leur accouchement », a constaté le médecin. Face à cette problématique, l’État du Sénégal a pris des mesures pour réduire ce fléau. « Nous voulons introduire de nouveaux dispositifs qui permettront de détecter précocement les hémorragies post-partum et de les prendre en charge à temps », a informé Dr Doucouré.
Le directeur de la santé de la mère et de l’enfant a estimé que le focus doit être mis sur la qualité du service offert aux femmes dans les structures de santé. Pour Ramatoulaye Diagne, pédiatre, le Sénégal doit faire des efforts pour réduire le nombre de décès maternels liés aux hémorragies post-partum. « 40 % des décès maternels sont liés à ces hémorragies. C’est un chiffre alarmant si l’on sait que ces décès peuvent être évités. C’est pourquoi la disponibilité du sang est capitale dans les structures de santé », a-t-elle souligné, invitant les autorités à mettre en place des laboratoires dans les régions de Saint-Louis, Thiès, Kaolack et Ziguinchor.
En plus de ces infrastructures, Dr Diagne a fait un plaidoyer pour le recrutement de 500 sages-femmes. « C’est autant de mesures pour lutter contre la mortalité infanto-juvénile », a indiqué Ramatoulaye Diagne.
Marie Bernadette SÈNE