L’Association des journalistes en santé, population et développement (Ajspd) a organisé, hier, en partenariat avec la Direction de la santé de la mère et de l’enfant (Dsme), une journée de sensibilisation sur la santé et le bien-être des adolescents et des jeunes.
Les jeunes constituent plus de 60% de la population sénégalaise, selon l’Enquête démographique et de santé continue (Eds-c 2024). Cette couche de la société reste encore très vulnérable. Surtout celle comprise dans la tranche d’âge 15-19 ans. Il s’agit des adolescents, les plus exposés aux addictions qui peuvent avoir un effet dramatique sur leur santé mentale. Pour une meilleure compréhension de cette problématique, une journée de sensibilisation sur la santé et le bien-être des adolescents et des jeunes s’est tenue, hier, à la Maison de la Presse. C’était à l’intention de l’Association des journalistes en santé, population et développement (Ajspd). Durant cette session, l’addiction des jeunes aux nouvelles technologies de l’information et de la communication, en particulier au téléphone et aux réseaux sociaux, a été évoquée parmi plusieurs autres sujets. Selon le psychologue Aboubacar Diakhaté, les jeunes sont confrontés aux addictions.
« À l’heure de la fracture numérique, nos adolescents et jeunes font face aux phénomènes des réseaux sociaux et des écrans. Ils sont à la limite addicts aux nouvelles technologies. Ce qui a des conséquences graves sur leur santé mentale et leur productivité », a-t-il exposé. Selon lui, « les jeux d’argent, paris en ligne, téléphones et réseaux sociaux sont en train d’isoler les jeunes de leurs familles. Comme l’homme est un être sociable, son isolement a des conséquences dramatiques sur la santé mentale des jeunes. Il y’a une cassure dans la communication parents-enfants dans les maisons », a soutenu M. Diakhaté. Il a ajouté que cette addiction, en plus de baisser les résultats scolaires des jeunes, les rend vulnérables. « Si on ne prend garde, les jeunes seront sans éducation et très influençables. Ils n’écrivent plus correctement et parlent très mal à leurs parents.
Si rien n’est fait, dans 5 ans, ces jeunes seront des coquilles vides », prévient-il. Le psychologue demande aux autorités de prendre des mesures en fixant l’âge limite de l’utilisation du téléphone à 14 ans pour protéger les adolescents. Il a rappelé qu’une étude réalisée en 2019 montre que près de 970 millions de personnes dans le monde souffrent de troubles mentaux. Sur ce chiffre, 301 millions présentaient un trouble anxieux dont 58 millions d’enfants et d’adolescents. « 280 millions de personnes présentaient une dépression dont 23 millions d’enfants et d’adolescents. Selon toujours l’Oms qui donne ces statistiques, « 40 millions avaient un trouble bipolaire en 2019 », a indiqué M. Diakhaté qui a rappelé que la schizophrénie touche environ 24 millions de personnes dans le monde.
Marie Bernadette SENE