Le ministre de la Santé et de l’Action sociale, Dr Ibrahima Sy, a dressé un état des lieux du secteur sanitaire au Sénégal et présenté les grandes orientations pour les années à venir. Parmi les annonces marquantes, il a dévoilé un ambitieux plan de recrutement de 3 000 à 4 000 agents de santé entre 2025 et 2029, avec une priorité accordée aux personnels médicaux et paramédicaux, qui représenteront plus de 60 % des effectifs.
Conscient des défis à relever pour améliorer l’offre de soins, Dr Sy a indiqué que les autorités travaillent actuellement à définir les modalités précises de ce recrutement. « L’information a été partagée avec les autorités, qui analyseront les possibilités, comme cela a été fait dans le secteur de l’éducation », a-t-il expliqué dimanche dans l’émission « Point de Vue » sur la RTS l.
Toutefois, le ministre a tenu à rappeler que l’emploi dans le domaine de la santé ne doit pas être exclusivement lié à la fonction publique. Il a plaidé en faveur d’un renforcement du secteur privé, notamment dans le développement des infrastructures sanitaires et la création d’emplois.
Dr Sy a également souligné l’importance d’attirer davantage d’investissements privés dans le domaine hospitalier. Selon lui, le développement d’établissements de santé de haut standing au Sénégal pourrait contribuer à réduire le nombre de patients contraints de se rendre en Tunisie, en Turquie ou au Maroc pour des soins spécialisés.
« Beaucoup de Sénégalais se soignent à l’étranger dans des structures privées. Nous devons nous en inspirer pour proposer des soins de qualité à des coûts accessibles, afin de limiter le tourisme médical vers ces pays », a-t-il affirmé.
Par ailleurs, le ministre a insisté sur la nécessité d’une revalorisation salariale pour motiver les agents de santé et combler le déficit en ressources humaines dans les établissements publics.
« Il faut repenser les mécanismes de motivation et transformer certains avantages en postes budgétaires durables. Une augmentation des salaires pourrait être une solution pour stabiliser et dynamiser le personnel hospitalier », a-t-il conclu.
S. GUEYE