Touba : 10 nouveaux cas de cancer détectés par jour 

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Depuis un certain moment, la seule unité de radiothérapie qui fonctionne au Sénégal, est logée au Centre hospitalier national Cheikh Ahmadoul Khadim de Touba, selon Dr Maïmouna Mané, oncologue et radiothérapeute, qui occupe le poste de chef de service en oncologie-radiothérapie. En effet, en moyenne, dix nouveaux cancers sont détectés dans cette structure de santé tous les jours.

 

Le service d’oncologie-radiothérapie du Centre Hospitalier National Cheikh Ahmadoul Khadim enregistre en moyenne dix nouveaux cas de cancer quotidiennement. Cette augmentation est relativement récente, d’après les précisions de notre interlocutrice. Car, dit-elle, « entre temps, il y a eu la fermeture de l’hôpital Aristide le Dantec et au niveau de Dalal Jamm, ils ont quelques soucis techniques au niveau de la machine de radiothérapie ».

L’hôpital Cheikhoul Khadim connaît une affluence importante de patients, car il est la seule institution au Sénégal à offrir des soins de radiothérapie qui joue un rôle crucial dans la prise en charge du cancer, en apportant une contribution de 70 % dans ce domaine.

En dehors du cancer du sein et du col de l’utérus, il est important de noter que la prévalence du cancer du foie est nettement plus élevée à Touba par rapport aux autres régions, selon toujours le Dr Maïmouna Mané. Elle estime généralement que, en ce qui concerne la maladie, la situation est comparable dans toutes les régions du pays. « Alarmante, je dirais non. C’est la même situation partout au Sénégal, nous avons pratiquement les mêmes chiffres avec le cancer du sein qui représente le premier de la femme, le cancer du col c’est le deuxième. C’est la même chose ici à Touba », a-t-elle déclaré.

Cependant, Mme Mané souligne qu’il existe une forte incidence de cancers digestifs. Elle précise en particulier la prévalence du cancer du foie, souvent lié à l’hépatite. D’après ses observations, ce phénomène est plus marqué à Touba qu’à Dakar et dans d’autres régions du pays. Selon ses dires, cela s’explique principalement par la prévalence de l’hépatite B, qui résulte de la chronicité ou de la dégénérescence du foie. Elle souligne également que pour les spécialistes, il est ardu d’identifier les causes du cancer, car dans la plupart des cas, seuls des facteurs de risque sont identifiables.

Cependant, a souligné Mme Mané, la plupart des patients souffrant d’un cancer du foie sont des hommes. « En se basant sur notre registre hospitalier, c’est essentiellement des hommes que nous recevons », dit-elle.

De plus, elle a souligné que les initiatives de prévention menées au mois d’octobre ont joué un rôle majeur dans la lutte contre la maladie, notamment auprès des femmes. Elle se souvient qu’au départ, certaines patientes se présentaient à des stades très avancés de la maladie. Mais au bout de deux ans, dit-elle, « je suis très contente de dire qu’on ne voit plus pratiquement ces cas ». « Les dames viennent à un stade précoce. Dès qu’elles voient qu’il y a un petit changement dans leur corps, il viennent se consulter. Dès qu’elles voient qu’il y a un nouvel élément qui n’était pas là, elles viennent se consulter », a-t-elle souligné, ajoutant qu’en deux ans, il y a un changement de comportement spectaculaire chez les femmes.

Profondément conscient de cette opportunité, le responsable du service d’oncologie-radiothérapie de l’hôpital Cheikhoul Khadim de Touba a exprimé ses préoccupations auprès des autorités. Elle a souligné que, comme c’est le cas dans toute structure hospitalière, son département fait face à divers défis logistiques. « La première contrainte matérielle est liée à l’évolution des techniques », dit-elle, rappelant qu’étant la seule unité à offrir des soins de radiothérapie, ils se trouvent actuellement confrontés à un afflux conséquent de patients.

En effet, ils accueillent des patients venus de tout le Sénégal, ainsi que de pays voisins. Et, dit-elle, « malheureusement, nous ne pouvons pas en prendre plus de 50 par jour. Ce qui fait que nous avons une longue liste d’attente et la maladie ne peut attendre », clame-t-elle. Ainsi, elle demande une augmentation de la capacité de prise en charge. Au moins, indique-t-elle, « 100 patients par jour ». Pour atteindre cet objectif, elle estime que les autorités doivent investir dans l’amélioration de la technicité des machines. C’est, selon Dr Mané, une nécessité urgente.

Parallèlement, elle veut l’extension du service, qui, selon elle, est petit. « Nous n’avons pas d’ espace », dit-elle, invitant les responsables à les soutenir dans l’extension du service afin que les patients, leurs accompagnants et les médecins puissent se sentir à l’aise. Selon elle, cela leur donnerait l’opportunité de développer d’autres activités. « Il y a d’autres activités qu’on aimerait développer dans le cadre de la prise en charge du cancer mais qu’on ne peut pas parce qu’on a pas assez d’ espace », raconte-t-elle.

« Qui dit beaucoup de patients, dit beaucoup plus de travail ». Elle évoque les ressources humaines et appelle à un nouveau recrutement de personnel par l’État du Sénégal. Dans ce cadre, elle a exprimé son appréciation pour l’initiative du directeur général de l’hôpital, qui a réussi à recruter 50 % du personnel de son service.« On attend vraiment du ministère de la santé qu’il nous affecte beaucoup plus de personnel qualifié pour qu’on puisse proposer des soins de qualité », conclut-elle.

Birane Diop (correspondant)

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