Pour lutter contre le trafic illicite de produits médicaux, un comité a été installé, hier, à Dakar, au cours d’un atelier. C’était en présence des professionnels de la santé. Le président de l’Ordre des pharmaciens du Sénégal, Dr Amath Niang, a été choisi comme président dudit comité.
La vente illicite de produits médicaux constitue une sérieuse menace contre la santé publique au Sénégal. Des experts en santé et des pharmaciens, en présence du ministre de la Santé et de l’Action sociale, Ibrahima Sy, ont installé, hier, un comité de lutte contre le trafic illicite de produits médicaux pour mettre hors d’état de nuire les vendeurs de ces produits contrefaits. Ce comité, qui regroupe des professionnels de santé, doit prendre en charge ce fléau récurrent dans notre pays. Cette lutte, a indiqué Dr Amath Niang, désigné comme président dudit comité, doit être l’apanage des pharmaciens seuls dépositaires du monopole en matière de délivrance de produits médicaux. Ceci, a-t-il ajouté, va permettre de mieux préserver la santé des populations.
Selon lui, la lutte doit aussi prendre en charge la question des médicaments contrefaits. « En tout cas, je ne peux pas garantir l’éradication, mais nous allons faire reculer ce marché et allons travailler dans le sens de faire de telle sorte que notamment, le circuit normal, le circuit régulier, puisse constituer la voie d’accès par rapport aux médicaments », a-t-il souligné avant d’appeler à une plus grande implication de tous les acteurs sociaux notamment les chefs religieux dans cette lutte. « Il y a une nouvelle loi qui a aujourd’hui corsé les peines par rapport à l’exercice illégal et la manipulation du médicament. Donc ça va nous permettre de travailler en parfaite collaboration avec les forces de l’ordre qui sont présentes dans le comité. Le juge prendra toutes les dispositions nécessaires pour appliquer la loi », a-t-il prévenu. Pour le cas de Touba, il a souligné que c’est au pouvoir judiciaire de faire son travail.
Présidant la cérémonie, le ministre de la Santé et de l’Action sociale, Ibrahima Sy, a indiqué qu’en Afrique de l’Ouest, ce fléau est particulièrement répandu, atteignant des proportions alarmantes avec des valeurs estimées à plusieurs centaines de milliards de FCfa. Le Sénégal, à l’instar des pays de la sous-région, n’est pas épargné. Les récentes saisies réalisées par les douanes sénégalaises ainsi que le démantèlement de plusieurs réseaux témoignent de la gravité de ce phénomène. Il a soutenu qu’il faut une lutte sans concession contre les réseaux parallèles de trafic.
Samba DIAMANKA