Après l’obtention de son baccalauréat en série S2, Yacine Fall, passionnée par les métiers du soin et de l’humain, s’oriente vers l’École des Infirmiers et Infirmières Monseigneur François Xavier Ndione de Thiès. Née à Touba, cette technicienne supérieure en enseignement/administration, engagée auprès des enfants, a fait de la lutte contre la malnutrition une mission quotidienne dans la ville sainte.
Teint noir, toujours voilée, Yacine Fall s’est pleinement investie dans le soutien aux enfants souffrant de malnutrition. En cette matinée, elle accueille une délégation de journalistes venus de Dakar, en quête d’informations sur la malnutrition à Touba. Avec son équipe, elle partage les données disponibles tout en formulant un plaidoyer fort.
Mme Fall est une infirmière dévouée à la cause infantile. Elle revient avec simplicité sur son parcours. Après sa formation initiale à l’école Monseigneur François Xavier Ndione, elle poursuit ses études à l’École nationale de développement sanitaire et social (Endss), où elle obtient son diplôme d’État d’infirmière en juillet 2004. En 2010, elle y retourne pour suivre une formation de technicienne supérieure en enseignement et administration.
En 2023, elle bénéficie d’un renforcement des capacités à travers le Programme de formation des techniciens supérieurs de santé, grâce auquel elle devient administratrice des services de santé.
« J’ai toujours été attirée par les sciences humaines, et j’ai très tôt aimé les sciences naturelles. J’aime m’occuper des autres, particulièrement des enfants », explique-t-elle, le regard posé.
Ce lien avec l’enfance s’est affirmé au service de pédiatrie de l’hôpital Matlaboul Fawzeyni, où elle découvre une vocation : « C’est là que ma passion pour la pédiatrie s’est révélée. J’ai donc cherché à me renforcer dans tout ce qui concerne l’enfant. » Elle indique d’ailleurs avoir rédigé son mémoire de fin d’études sur la malnutrition. Après avoir été affectée à Richard-Toll puis à Tambacounda, elle retrouve sa ville natale, Touba, l’une des localités les plus touchées par la malnutrition infantile. « Je suis une personne qui aime profondément les enfants, qui aime prendre soin d’eux. En plus de ma formation professionnelle, j’ai suivi une formation de monitrice en collectivités éducatives », raconte-t-elle. Elle se rappelle avec émotion des colonies de vacances passées avec les tout-petits.
Affectée au district sanitaire de Touba, elle coordonne et supervise les programmes liés à la santé de l’enfant. Elle participe à de nombreuses interventions : prise en charge intégrée des maladies infantiles, lutte contre la malnutrition, campagnes de sensibilisation… « Tout ce qui touche à la survie de l’enfant me concerne. C’est une passion d’être au chevet des enfants malades et de me battre pour leur rétablissement », dit-elle avec conviction.
Aujourd’hui quadragénaire, Yacine estime que l’État devrait renforcer le dispositif sanitaire de Touba. Le plateau technique du district est, selon elle, insuffisant pour faire face à la prévalence élevée de la malnutrition dans la région de Diourbel.
Déterminée, elle sillonne les villages environnants pour sensibiliser les femmes aux bonnes pratiques nutritionnelles. Inlassable, elle soigne, conseille et informe. Dynamique et engagée, elle insiste particulièrement sur le respect des rendez-vous médicaux. «Ne pas attendre les complications. La prévention sauve des vies», répète-t-elle souvent aux mères.
Samba DIAMANKA