Pilier du concept Armée-Nation, le Service de santé des armées (Ssa) est l’une des fiertés des armées sénégalaises. Par son engagement, son dévouement, il illustre et donne un contenu réel à ce concept. Mieux, il est, comme le maillage territorial effectif de nos forces armées, un gage de présence de médecins bien formés aux quatre coins du Sénégal. Créé après les indépendances, le Service de santé des armées a obtenu, en octobre dernier, la reconnaissance de l’Équipe médicale d’urgence (Emu) du Sénégal par l’Organisation mondiale de la santé (Oms), la première en Afrique.
« Le Service de santé des armées devra inscrire son action dans la complémentarité pour obtenir un maillage hospitalier territorial plus dense, plus serré, plus efficace. Il s’agira de mettre en place un système performant et accessible. La réalisation de cet objectif se matérialisera par l’accroissement et la diversification d’une offre de qualité et l’atteinte de cet effet passera par l’élargissement de la carte sanitaire, notamment à travers le renforcement des établissements sanitaires militaires, conformément aux orientations inscrites dans la Stratégie nationale de développement 2025-2029, de l’Agenda national de transformation Sénégal 2050 », explique son directeur, le médecin-colonel Abdoul Rajack Ndiaye. Le Service de santé des armées a obtenu, au mois d’octobre dernier, « une consécration de rang mondiale en devenant le premier pays africain ayant réussi tout le processus de certification internationale de son équipe médicale de niveau 2 par l’Organisation mondiale de la santé (Oms) ». Ce succès, « obtenu de haute lutte sur les terres du Cayor », a été acté à la Base aérienne de Thiès.
L’équipe médicale d’urgence (Emu) sera vite déployée sur les berges du fleuve Sénégal et aux lisières de la Falémé, sur les terres du Nguénar, du Damga, du Ngalam et du Boundou à la survenue des crues d’eau le long du fleuve Sénégal en octobre dernier. C’est en 1967 qu’il a été décidé, après des études effectuées par les autorités militaires et les enseignants de l’Université de Dakar, parmi lesquels d’anciens médecins militaires, la création d’une École militaire ayant pour vocation de former des cadres officiers pour les besoins du service de santé de l’Armée sénégalaise. Mais et surtout pour combler les déficits de la couverture sanitaire du pays, particulièrement en zone rurale. « Prévue pour ouvrir ses portes en 1969, l’École voit précipitamment le jour en 1968, un peu en raison des événements de mai de la même année.
Intégration des femmes
La première vague d’élèves officiers au nombre de trente (30) fut recrutée en décembre 1968, composée d’étudiants de la première à la quatrième année de médecine de la faculté de médecine de Dakar. C’est en 1970, après deux années de fonctionnement que l’École accueillit ses premiers élèves ressortissants de pays amis tels que le Bénin (ancien Dahomey), le Burkina Faso (ancienne Haute Volta), le Congo-Brazzaville, le Gabon, le Niger, la Centrafrique (actuelle République centrafricaine), la République islamique de Mauritanie, le Tchad et le Togo. Viendront s’y ajouter, plus tard, le Cameroun, la Guinée Conakry, la Côte d’Ivoire et le Mali. Le premier commandant sénégalais de l’école militaire de santé est le colonel Lamine Cissé qui fut à la tête de l’école de 1980 à 1989. Jusqu’en 1984, l’école ne recrutait que des garçons. C’est à la rentrée de cette année, que furent admises les premières filles, suite à la promulgation de la loi 82-17/Pm/Sgg/SI complétant l’article 19 de la loi 70-23 du 6 juin 1970 », renseigne une note du Ssa.
Attaché toujours au concept Armée-Nation qu’il vivifie, le Ssa le renforce avec « un lien fort avec le peuple dont la défense et la sécurité sont les raisons d’être du militaire », souligne le colonel Abdoul Rajack Ndiaye. Aussi, il souligne que ses services, en exécution des instructions du chef d’état-major général des armées, maintiennent leur « ancrage au concept » tout en en adaptant et orientant cette posture sur la « sécurité humaine ». Les projections font ressortir, à terme, la disposition d’hôpitaux de niveau 2 dans chaque zone militaire. Les centres médicaux de garnison sont également en train d’être « transformés en centres médicaux interarmes qui sont des établissements hospitaliers de niveau 1 », selon la direction du service de santé.
Les postes médicaux des garnisons de Bakel et de Podor ont déjà été transformés en centres médicaux avec présence permanente d’un médecin militaire. « L’offre de soins a été élargie avec l’équipement en fauteuils dentaires de dernière génération au profit des garnisons de Kolda, Koungheul, Kaolack, Thiès, Bango, Thiaroye, Bargny et de la Base navale Nord », révèle le Ssa. La montée en puissance du Service de santé des armées a permis une opérationnalisation du laboratoire d’immunohistochimie de l’Hôpital militaire de Ouakam (Hmo) tout comme l’endoscopie interventionnelle à l’Hôpital Principal de Dakar (Hpd). L’hôpital militaire de Thiès est, aujourd’hui, en train d’acquérir une Imagerie par résonnance magnétique (Irm) et un centre d’hémodialyse.
Ibrahima Khaliloullah NDIAYE