Divorcée, la dame A. Sarr poursuit son ex-employeur P.M. Thiaw pour harcèlement sexuel. Selon sa version, il continuait ses «propositions indécentes», même après sa démission. Le verdict sera rendu le 10 novembre.
En avril 2024, après seulement un mois à son nouveau poste, la dame A. Sarr se voit proposer par son patron M. Thiaw la fonction de directrice générale d’une société qui devait être ouverte à Diamniadio. Un défi qu’elle a accepté de relever. Mais curieusement, M. Thiaw n’a pas officialisé sa nomination.
Un soir, il l’a appelée à son appartement pour lui déclarer sa flamme, explique Mme Sarr. Elle lui a dit qu’elle n’était pas intéressée, selon sa version.
Depuis cette nuit, son ancien patron aurait profité de toutes les occasions pour lui faire des attouchements, réclamer des câlins et baisers en promettant de faire d’elle une milliardaire. Elle a fini par démissionner. Loin de s’avouer vaincu, M. Thiaw la trouve à son nouveau lieu de travail pour la menacer de poursuites pour détournement de fonds d’un montant de 60 millions de FCfa si elle ne retournait pas dans son entreprise. Le 27 octobre 2025, elle a reçu une convocation de la Sûreté Urbaine à la suite d’une plainte déposée par son ex-patron P. M. Thiaw pour détournements de fonds.
Devant l’enquêteur, elle a démontré qu’elle n’avait rien à se reprocher. Par la suite, elle a jugé utile de réagir en portant plainte à son tour contre son ex-patron pour harcèlement sexuel. Thiaw a été arrêté. Dans le dossier, figure un enregistrement audio.
En effet, en août 2025, Mme Sarr avait appelé le suspect par téléphone et l’avait enregistré quand il lui faisait des «propositions indécentes». Pour se dédouaner à la barre, Thiaw a soutenu que lui et la partie civile flirtaient au téléphone et parlaient jusqu’à 04 h. Il a reconnu lui avoir promis le poste de directrice générale mais, dit-il, elle ne faisait pas le poids.
D’ailleurs, poursuit M. Thiaw, des caméras de surveillance sont installés dans les bureaux et il ne pouvait donc pas se permettre de se livrer à des attouchements. Pour le contenu de l’enregistrement, il a minimisé en soutenant que c’était juste pour plaisanter.
Convaincu de la constance des faits, l’avocat de la partie civile a réclamé le franc symbolique. Le représentant du parquet a requis l’application de la loi pénale. Estimant que l’infraction n’est pas constituée, la défense a sollicité la relaxe. Le délibéré est fixé au 10 novembre.
Hadja Diaw GAYE


