L’étau se resserre autour de Moustapha Diop, ancien ministre du Développement industriel. Il a été placé sous mandat de dépôt, hier, dans l’affaire Tabaski Ngom pour association de malfaiteurs, escroquerie portant sur des deniers estimés à 300 millions de FCfa et blanchiment de capitaux.
Les choses se compliquent pour l’ancien ministre du Développement industriel, Moustapha Diop. Dans l’affaire Tabaski Ngom, il a été inculpé, hier, et placé sous mandat de dépôt pour association de malfaiteurs, escroquerie portant sur des deniers estimés à 300 millions de FCfa et blanchiment de capitaux. Tabaski Ngom, poursuivie pour détournements présumés à la Commission de régulation du secteur de l’énergie (Crse) où elle exerçait comme agent comptable particulier, aurait déclaré avoir remis 300 millions de FCfa qui proviendraient de fonds détournés à l’ex-ministre sous le régime du Président Macky Sall pour financer sa campagne électorale lors des élections législatives de novembre 2024.
Des accusations que le mis en cause a réfutées lors de la levée de son immunité parlementaire à l’Assemblée nationale, le 21 mars 2025. «J’ai toujours demandé à comparaître devant le juge. Dans cette affaire, je suis innocent et absolument innocent. La dame qui m’accuse n’a formulé aucune preuve contre moi. Elle se contente juste de me salir comme si cela pouvait la sauver. Comment a-t-elle pu, de 700 millions de FCfa qu’elle aurait détournés avec ma complicité, passer à 300 millions de FCfa qu’elle aurait déclaré m’avoir prêté ?», s’est défendu Moustapha Diop, maire de Louga. Il séjourne en prison depuis le 22 mai 2025, après avoir été placé sous mandat par la commission d’instruction de la Haute Cour de Justice. Inculpé pour détournement de deniers publics portant sur 930 millions de FCfa, M. Diop a été cité dans une autre affaire relative à la gestion du Fonds Covid-19. Selon le rapport de la Cour des comptes, il aurait reçu 2,5 milliards de FCfa pour l’acquisition de masques.
L’enquête de la Dic a révélé que l’ancien ministre avait procédé à plusieurs paiements en espèces, en violation de la loi. Mariata Basse aurait reçu un marché de 50 000 masques pour un montant de 20 millions de FCfa qu’elle aurait reçu, en intégralité et en espèces, des mains du ministre. Par ailleurs, Ibrahima Fall, directeur général de la société Comaset, a déclaré avoir exécuté un marché de fourniture de 250 000 masques pour 100 millions de FCfa, reçus également en espèces des mains de Moustapha Diop. Les investigations ont aussi révélé un gap de 2 327 500 masques, suite à l’exploitation des pièces justificatives relatives à leur répartition.
Aliou DIOUF

