La chambre criminelle de Dakar, siégeant en audience spéciale ce vendredi 21 février 2025, a acquitté deux commerçants accusés d’être affiliés au groupe terroriste « Katiba Macina du Mali ». Les accusés, D. Sow et S. Labor, étaient en prison depuis le 10 mai 2021.
Ils ont été arrêtés dans la localité de Kidira, suite à l’exploitation d’un renseignement reçu le 19 janvier 2021, faisant état d’un recrutement de Sénégalais pour le compte du groupe djihadiste « Katiba Macina du Mali » à travers un groupe WhatsApp. Après plusieurs mois de surveillance, D. Sow et S. Labor ont été arrêtés avec deux autres individus qui ont finalement bénéficié d’un non-lieu.
Les deux prévenus ont été envoyés en jugement, car S. Labor était identifié comme facilitateur pour les candidats désirant rejoindre les camps djihadistes du Mali. Les enquêteurs mentionnent qu’Abu Moussa, pseudonyme d’un djihadiste malien, l’a appelé lors de son passage au Sénégal entre mars et avril 2020. Il l’avait, à travers un audio, mis en rapport avec des candidats au djihad.
Concernant D. Sow, des images de tueries, des scènes de violences et de propagande du djihad ont été trouvées dans son téléphone. Des accusations que le duo a contestées à la barre, rejetant tout lien avec Abu Moussa ainsi que leur adhésion au groupe WhatsApp.
Dans son réquisitoire, le représentant du parquet a soutenu que le magistrat instructeur a été embarqué par les conclusions « hâtives » des enquêteurs. Or, dit-il, la réquisition a montré que S. Labor n’était pas en contact avec Abu Moussa pendant son séjour au Sénégal.
S’agissant de D. Sow, il a souligné que « les images trouvées dans son téléphone ne prouvent pas de lien de rattachement avec les djihadistes ». « À l’issue des débats et au regard des pièces discutées à la barre, il n’y a pas de preuve de la culpabilité des accusés », a déclaré le parquetier avant de requérir l’acquittement des accusés.
Me Abdy Nar Ndiaye a abondé dans le même sens en soutenant que ses clients ne sont que de pauvres commerçants qui n’ont rien à voir avec le terrorisme. Les juges les ont suivis.
Fatou SY