Amnesty International a appelé Israël à annuler immédiatement l’ordre d’évacuation générale donné aux habitants de la ville de Gaza par l’armée le 9 septembre 2025, le qualifiant d’« illégal et inhumain ». D’après un communiqué, cet ordre est cruel et aggrave les conditions de vie déjà désastreuses des Palestiniens, tout en intensifiant les attaques contre la ville.
Amnesty International a déclaré que le déplacement forcé de Palestiniens à l’intérieur de la bande de Gaza viole le droit international humanitaire et constitue des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité. Le communiqué précise que des centaines de milliers de Palestiniens à Gaza subissent des bombardements constants depuis près de deux ans et souffrent de la faim, entassés dans des camps de fortune ou des bâtiments surpeuplés. Heba Morayef, directrice régionale pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord à Amnesty International, a déclaré que cet ordre de déplacement était une répétition « inhumaine » de celui donné pour le nord de la bande de Gaza le 13 octobre 2023.
L’organisation de defense des droits de l’homme a recueilli des témoignages d’habitants et de professionnels de la santé, fait savoir le document. Un professionnel de la santé s’occupant d’enfants malnutris a déclaré qu’il se sentait contraint de choisir entre « mourir sous les bombardements ou mourir lentement à cause du déplacement ». Une femme âgée en situation de handicap a raconté qu’un transport vers le sud coûtait près de 4 000 shekels (1 025 euros) et qu’elle et sa famille avaient déjà dépensé toutes leurs économies pour survivre.
Le communiqué indique aussi que cet ordre d’évacuation, combiné à la destruction d’immeubles où s’étaient réfugiées des familles, illustre la volonté délibérée d’Israël d’imposer des conditions de vie visant à la destruction physique de la population.
Appel à la responsabilité internationale
Selon la même source, Israël ne tient pas compte des avertissements des organisations humanitaires ni des ordonnances de la Cour internationale de justice. L’organisation soutient que cela est une indication indéniable de son intention de poursuivre le génocide.
Heba Morayef a déclaré, dans le communiqué, qu’il est « inadmissible » que les États ayant une influence sur Israël continuent de lui fournir des armes et un appui diplomatique. Elle a également souligné que les entreprises et les investisseurs continuent de tirer profit du génocide. L’organisation prévient que les États et les entreprises qui continuent d’armer Israël risquent de se rendre complices de ces actions. Amnesty International appelle toutes les parties ayant une influence sur Israël à faire pression pour qu’il mette un terme à sa « campagne génocidaire » et que les civils de Gaza aient pleinement accès à l’aide humanitaire.
Djibril DIAO