Les célébrations religieuses riment avec des dépenses. Entre l’habillement, l’achat du mouton et les autres courses, il est difficile de se refaire une santé financière. Mais certains ont trouvé une parade bien à eux pour débourser sans se ruiner.
Le quartier de l’unité 13 des Parcelles Assainies est plutôt calme en ce début d’après-midi où le soleil darde ses rayons. La chaleur qui prévaut pousse certains à se reposer en plein air devant leur maison.Les habitants sont bien loin des festivités. C’est le cas de Djibril Sène. Le père de famille n’a plus la tête à la fête. « J’ai pris les devants en faisant le nécessaire pour la célébration et en ne pas verser dans la gabegie financière. C’est juste pour une journée et la vie continue », estime-t-il. Le sexagénaire a d’ailleurs tout prévu pour l’après Tabaski. « J’ai pensé à garder un peu d’argent de côté pour faire face aux imprévus », confie-t-il.
Awa Fall s’active dans la coiffure un peu plus loin. Assise sur une natte, la jeune femme tresse une de ses voisines. Elle n’a pas perdu de temps avant de reprendre ses activités. La mère de deux enfants avoue avoir gardé peu d’économies. « J’ai tout misé dans l’habillement des enfants », confie la trentenaire. Cependant, elle a pu compter sur son époux pour se refaire en cette période de disette. « J’ai pu garder un peu d’argent de côté », relativise-t-elle. Elle espère renflouer ses caisses avec la coiffure.
Avec l’achat de deux moutons pour ses deux dames, l’habillement de ses bambins, Souleymane Gueye affirme que la Tabaski n’a pas été de tout repos. Assis devant sa maison quelques ruelles plus loin en compagnie de ses amis, le père de famille s’accorde un peu de répit tout en savourant son thé. L’homme de quarante ans conte une fête particulièrement éprouvante, car il a dû revoir ses dépenses : « Le budget était très serré et je devais aussi penser au lendemain ». Malgré ces difficultés, le couturier a pu s’en sortir et épargner un peu d’argent. « C’est le plus important lors des occasions. Il faut penser à demain », dit-il avec conviction.
« J’ai juste fait le strict minimum pour la fête », a renchéri Aissatou Diop. La résidente des Parcelles assainies discute gaiement avec les membres de sa famille à son domicile sis un peu plus loin. La jeune femme ne songe plus à la Tabaski. « J’ai pu gérer mes propres dépenses et c’est le plus important », assure l’étudiante en management des organisations. Grâce à son travail en tant que commerciale, La jeune de 26 ans a pu se prendre en charge tout en faisant des prévisions. « J’ai laissé un peu d’argent à côté pour faire face aux aléas », déclare-t-elle. Une manière d’anticiper sur les jours à venir.
Arame NDIAYE