Dans un entretien accordé au Soleil, le directeur des services techniques de la Ville de Dakar, Cheikh Oumar El Foutiyou Bâ, est revenu sur la gestion des cimetières. Il a évoqué la possibilité de rouvrir celui de Soumbédioune, communément appelé Abattoirs, 50 ans après sa fermeture. Cela, pour faire face à la pression notée dans le foncier funéraire de la capitale.
Cheikh Oumar El Foutiyou Bâ, directeur des services techniques de la Ville de Dakar, a évoqué, lors d’un entretien accordé au Soleil, la pression foncière, dont sont victimes les cimetières, dans la capitale. Il a évoqué des mécanismes à mettre en œuvre pour continuer à enterrer des morts dans le département de Dakar.
Pour lui, «il y a la possibilité de rouvrir le cimetière de Soumbédioune, parce que le délai de 50 ans est épuisé». Mais avant, pense-t-il, il faudra discuter avec les familles des défunts enterrés là-bas, la collectivité lébou notamment, le groupe qui gère l’aspect culturel du cimetière, pour arriver à une décision consensuelle.
Le cimetière de Soumbédioune fermé depuis 1974
Le fonctionnaire de la Ville de Dakar a rappelé que le cimetière de Soumbédioune a été fermé depuis 1974. Actuellement, «le délai est épuisé et l’on peut penser à sa réouverture comme solution alternative à l’absence d’espace que nous notons dans le département de Dakar», pense M. Bâ.
Cette approche, dans la gestion du foncier funéraire, peut même être entreprise au cimetière de Bel Air, a estimé Cheikh Oumar El Foutiyou Bâ, car il y existe un espace où sont enterrés les militaires français décédés lors de l’une des guerres mondiales. Selon lui, cette surface peut également, en concertation avec les différents acteurs, être utilisée pour servir de lieu de sépulture.
Transformer les bases françaises en cimetière
Pour le directeur des services techniques de la Ville de Dakar, « nous sommes confrontés à une augmentation de la population et, depuis quelques années, les autorités municipales de Dakar sont dans la réflexion pour trouver une solution alternative à la pression foncière dans les cimetières ».
« Et c’est le lieu aussi de lancer un appel aux autorités étatiques, car il faut commencer à penser à trouver de nouvelles assiettes, à travers l’expropriation », a souligné M. Bâ.
De son avis, avec la démobilisation de l’aéroport de Yoff, des hectares pouvaient être réservés pour un nouveau cimetière. Mais malheureusement, « on se rend compte que l’habitat a pris le dessus sur la sépulture », s’est-il désolé.
Depuis quelque temps, nous assistons à un retrait des troupes françaises établies dans la capitale. Pour l’agent municipal, c’est l’occasion de sensibiliser les autorités, pour qu’une partie de cet espace soit mise à la disposition de la Ville de Dakar, pour en faire des cimetières.
« Ces bases pourraient servir effectivement de solutions et permettront aux autorités de penser aux morts dans l’aménagement du territoire futur de Dakar », a-t-il notamment dit. Car, d’après lui, le cimetière de Yoff qui couvre une superficie de 26 hectares est pratiquement plein, avec les trois quarts déjà consommés.
Daouda DIOUF