Le Code de la famille existe au Sénégal depuis 1972. Mais plusieurs de ses articles sont contraignants pour les femmes. Aujourd’hui 8 mars 2025, la députée Marème Mbacké revient l’un d’eux qui devrait être réformé.
Lors d’une récente sortie, Madame Marème Mbacké, députée du Pastef dans la législature actuelle, s’attaquait au Code de la famille du Sénégal, notamment concernant l’autorité parentale. Le code nous dit en effet que « L’autorité parentale recouvre l’ensemble des droits et des obligations des parents vis-à-vis de leurs enfants. Elle est toujours exercée dans l’intérêt des enfants ». D’après l’article 277 du Code de la famille du Sénégal, « durant le mariage, l’autorité parentale est exercée par le père en qualité de chef de famille. En conséquence, l’autorisation parentale doit être signée par ce dernier. Toutefois, dans les cas mentionnés ci-dessous, sur présentation de preuves, la mère peut signer l’autorisation parentale : déchéance totale ou partielle du père des droits de puissance paternelle ; le père n’a plus la qualité de chef de famille, faute de pouvoir manifester sa volonté en raison de son incapacité, son absence, son éloignement ou pour toute autre cause ; condamnation du père pour abandon de famille; délégation de puissance paternelle à la mère ; décès du père (article 279 du code de la famille) ; l’enfant dont la filiation à la naissance est uniquement établie à l’égard de la mère (enfant qui n’est pas reconnu par le père (article 281 du code de la famille) ». Par exemple, toute mère qui doit voyager avec son enfant hors du pays, doit forcément présenter une autorisation parentale signée par le père. Ce dernier peut donc refuser, sous n’importe quel prétexte, pour empêcher l’enfant de sortir du territoire national.
Une prérogative qui interpelle plusieurs femmes, dont Madame Mbacké. « J’ai posé la question concernant une révision de certains articles au sein du Code de la famille, tel que l’article 277. Revoir quelques articles qui sont dépassés n’est pas démolir tout le code », nous assure la parlementaire. Elle avait d’ailleurs envoyé une question écrite au ministre de la Justice pour la révision de ce Code.
« Certains hommes utilisent cette autorité comme une arme de guerre contre leur ex-épouse au point de nuire à leurs propres enfants en leur refusant sans raison la signature de l’autorisation parentale. Ce qui entraîne des conséquences graves particulièrement pour les enfants vivant avec leur mère à l’étranger », fustigeait la députée lors de son adresse à Ousmane Diagne.
Marème Mbacké ajoute par ailleurs que le Président de l’Assemblée nationale, El Malick Ndiaye, est en train d’œuvrer pour améliorer les conditions des femmes parlementaires et celles du personnel de l’institution.
Oumar Boubacar NDONGO