Les villages de Laminia et Sandikounda, dans la commune de Sadatou (département de Bakel), vivent depuis plusieurs mois un enclavement sévère. Sans routes praticables, sans électricité, sans eau potable et sans réseau téléphonique, les populations se sentent totalement coupées du reste du pays.
Pour Idrissa Diallo, porte-parole des jeunes, par ailleurs habitant de Laminia, ce manque de services de base traduit un profond sentiment d’abandon : « À 36 ans, je n’ai jamais eu le sentiment d’être pleinement intégré au pays », affirme-t-il. Face à l’absence d’accès routier depuis cinq mois, période durant laquelle aucun véhicule n’a pu approvisionner la zone, les jeunes des deux villages ont décidé d’agir. Munis de leurs propres outils, ils ont entrepris de dégager les pistes e afin de rétablir la liaison avec Sadatou et les villages voisins.
Cet effort communautaire répond à une nécessité urgente : dans cette zone, les déplacements se font seulement à moto, à vélo, en charrette ou en tricycle, rendant toute coupure de piste particulièrement pénalisante. La situation est aggravée par la proximité du fleuve Falémé, frontière naturelle avec le Mali. Son assèchement saisonnier facilite le passage de groupes armés responsables de braquages récurrents. Les habitants affirment qu’il ne se passe « pas un mois » sans incident, malgré quelques patrouilles militaires jugées insuffisantes.

Le fleuve est également touché par la pollution provoquée par les orpailleurs clandestins, qui y déversent des produits toxiques et rendent l’eau impropre à l’usage. Idrissa Diallo estime que l’absence de routes, de sécurité et de services publics traduit un manque de présence de l’État. La population fait appelle aux autorités pour apporter plus solutions face aux problématiques de la zones notamment liées à l’enclavement.


