Situé à environ 18 km de la commune de Sédhiou, le village de Bambali est un chef-lieu de commune regroupant 34 villages. Cette localité, sortie de l’anonymat grâce à un de ses fils, le footballeur Sadio Mané, bénéficie d’importantes infrastructures sociales de base. Un progrès qui ne laisse pas indifférents les habitants composés principalement de Balantes, Mandingues et les Manjaks.
SÉDHIOU – La lumière du jour se lève progressivement sur le ciel de Bambali. Dans les rues du village, la quiétude s’estompe, laissant s’installer une nouvelle vie.
Celle-ci se conjugue avec le vieux quai des pirogues, le magasin en tôle dédié au stockage des semences, la station d’essence, l’hôpital, etc. C’est une atmosphère loin de celle des mégalopoles, qui anime ce petit décor rural. Chaque instant, des mototaxis font des va-et-vient, des minicars transportent des passagers et des tricycles chargés de marchandises débarquent.
Cela, à l’instar des vagues du fleuve, parfois agité, qu’empruntent des centaines de passagers pour rallier l’autre rive. Bambali est un village qui s’anime et se modernise. C’est ici qu’une importante partie des autres habitants des départements de Sédhiou et de Bounkiling passent pour rejoindre Goudomp et même la Guinée-Bissau.
« Bambali a beaucoup changé », s’enorgueillit Mabintou Diatta, une marraine de quartier ou « Badienu Gox ». « Aujourd’hui, nous avons un centre de santé, un collège, un terrain de football, une station-service et même une boulangerie », énumère-t-elle. Presque toutes ces réalisations sont l’œuvre d’un homme : Sadio Mané, l’international sénégalais.
« On ne s’inquiète plus quand on a un malade »
Curieusement, à Bambali, l’image de Sadio Mané n’est pas visible, mais son nom est omniprésent à travers les infrastructures qu’il a offertes et qu’il continue de faire bénéficier à cette commune rurale de 26 008 habitants.
« Bambali a enregistré d’importantes avancées. Il suffit de faire le tour pour s’en rendre compte », avoue Mariama Guèye, la première adjointe au maire. Ici, tous reconnaissent que la vie des femmes a changé depuis que le centre de santé a été ouvert. Les populations ont presque tous les services nécessaires dans cette structure de santé encore flambant neuve. « On ne s’inquiète plus quand on a un malade. Les évacuations sanitaires vers Sédhiou sont un mauvais souvenir », raconte Mabintou Diatta. Très engagée, la marraine de quartier passe une partie de son temps à des séances de sensibilisation dans les foyers. Grâce à cette structure de santé, les habitants des communes voisines, telles que Djirédji, Diattacounda, etc., viennent se faire soigner à Bambali, comme en témoignent les longues files d’attente devant le dentiste.
« Nos enfants ne quittent plus Bambali »

Dans sa mission régalienne, l’État y a construit deux blocs de quatre salles de classe, puis les populations ont financé l’édification de deux autres salles de classe, plus le bloc administratif.
« Sadio Mané s’est joint à la synergie des forces en offrant deux bâtiments de 10 salles de classe. Il a également financé la construction du mur de clôture et achevé les bâtiments en construction », précise Ousmane Mané, le premier proviseur du lycée de Bambali, encore en service dans cet établissement.
Occupé devant son d’ordinateur pour finaliser les documents administratifs, à quelques heures de la session du baccalauréat 2025 (le reportage a été réalisé avant l’examen), M. Mané reconnaît que d’importants efforts ont été faits pour offrir un cadre d’études adapté aux élèves.
Une boulangerie moderne mise en service
Depuis la création du lycée, en 2016, « nos enfants ne quittent plus Bambali après le Brevet de fin d’études moyennes (Bfem) pour Sédhiou », assure Mariama Guèye. La première adjointe au maire de Bambali se souvient encore : « Avant, nombre d’entre eux abandonnaient en raison de manque de moyens ». Aussitôt entré dans l’enceinte de la mairie, le maire Ibrahima Touré reçoit des visiteurs et signe quelques documents.
Teint noir, taquin et d’un abord facile, il vérifie toutes les pièces, adresse ses salutations avant de nous recevoir.
Pour cet homme au physique frêle, le progrès de sa commune est, en grande partie, favorisé par la personnalité de son neveu, Sadio Mané. Énumérant les réalisations qui font de Bambali un beau village, il insiste sur l’importance du lycée et du centre de santé. « Tout le monde peut venir étudier ici. Même un Bissau-Guinéen peut venir se faire soigner dans le village. Bambali est devenu une attractivité dans la zone », commente-t-il.
Ici, tout ce qui a été réalisé, c’est pratiquement l’œuvre de Mané. « Il nous a offert un centre de santé, un autre stade est actuellement en construction, la grande mosquée de Bambali aussi est en chantier. Rien qu’avant-hier, j’ai reçu les clés de la nouvelle boulangerie construite par Sadio Mané », rappelle le maire.
Le football, une passion à Bambali

Inspirés par Sadio Mané, d’autres ont opté pour le football. Ils se battent de toutes leurs forces pour signer un jour un contrat professionnel. Chaque jour, ces jeunes se retrouvent dans le stade moderne offert par le pensionnaire du club saoudien Al-Nassr pour s’épanouir. C’est d’ailleurs grâce à cette infrastructure, estime Mamadou Mbodj Mané, président de la jeunesse de Bambali, que l’équipe de football local, « Mansacounda », a réussi, cette année, la montée en nationale 1.
Nombreux d’entre eux travaillent dur pour faire partie des prochains recrutements de Bourges foot 18, club dont l’international sénégalais Sadio Mané détient 90 % des parts. Ainsi, pour les habitants, si leur terroir fait bon vivre aujourd’hui, c’est grâce aux nombreuses initiatives de Sadio Mané.
« Il joue le rôle d’ambassadeur du village de Bambali dans le monde entier. Cela montre qu’il n’a pas oublié ses origines », conclut le maire et oncle maternel de l’ancienne star de Liverpool et du Bayern.
Par Jonas Souloubany BASSÈNE


